<blockquote class="ipsBlockquote" data-author="Mikaya" data-cid="387932" data-time="1371510099">
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... j'ai envie de faire bref
Avant : Plein de temps >> Peu de jeu à se mettre sous la dents
Aujourd'hui : Moins de temps qu'avant (mais du temps quand même) >> Choix de jeux proche de l'infini...
Peu ? L'offre était moins diversifiée et importante que maintenant, mais t'avais largement de quoi faire plus que 3 ou 4 jeux par an. Allez, si on s'éclate un peu et qu'on regarde sur GameFaqs, en cherchant les jeux sortis de l'année 1982 à 1994 en Europe (quand les trentenaires avaient genre douze ans), on arrive à plus d'un millier de titres. Donc bon, y'a de quoi jouer. C'est juste que d'une part notre condition d'enfant ne nous permettait pas particulièrement de faire ce qu'on voulait avec le médium (on peut pas s'acheter ses jeux, ses consoles, etc), et d'autre part la démocratisation du jeu vidéo n'était pas la même. Calqué sur les cours financiers de l'époque, le jeu vidéo revenait cher, etc. Y'avait pas "peu de jeux", y'avait largement de quoi se remplir le temps libre pour ceux qui étaient déjà adultes à l'époque et touchaient un salaire. Prenez du recul les gars et faites pas du sociocentrisme.
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Bah, en même temps, ce que les gens ont fait... c'est exprimer leur ressenti, leur rapport au jeu vidéo, du coup, je ne vois pas trop la raison de ta réaction, pour ma part. Dandyboh a exprimé, avec à mes yeux pas mal de recul, un ressenti qu'on énormément de "vieux" joueurs, pour des raisons souvent logiques.
Alors, bien sûr, on avait un accès théorique à une large ludothèque, mais dans les faits c'était quand même bien différent, sans compter la différence assez massive consoles (avec des jeux chers et donc en faible quantité pour les adolescents de l'époque), et micros (avec des compilations de cinq, dix jeux pour des prix bas). On avait aussi plus de temps, c'est à mon sens une évidence : pas forcément plus de temps effectif, mais bel et bien une forme de légèreté d'emploi du temps qui permettait de jouer très librement (je joue peut-être maintenant plus en durée que quand j'avais quinze ans, mais j'ai pas un sentiment de jouer autant, de façon étonnante).
Il ne faut pas oublier qu'on était en découverte permanente : des jeux originaux et novateurs, il y en avait des pelletées, car le média était encore jeune, et on tombait dessus par hasard, découvrant de belles surprises, avec des yeux moins expérimentés, et souvent plus prompts à s'émerveiller. À présent, ces jeux novateurs, il faut plus les chercher, se pencher sur la scène indépendantes, et ainsi de suite, c'est moins une forme de découverte inattendue et surprenante, plus un acte conscient et de recherche. À travers une relative perte de naïveté vis-à-vis du média jeu vidéo, on se retrouve à penser "objectifs de jeu", "quête de tel ou tel type de gameplay", etc. Quand j'étais gamin, sur micro, je ne compte pas le nombre de jeux que j'avais entamés sans jamais les finir, et sans y voir le moindre problème, sur lesquels je pouvais coincer des heures durant sur le premier niveau, avant, sur une partie, d'avoir un déclic soudain, et d'aller jusqu'au bout ou pas loin. Je ne compte plus le nombre de jeux qui me faisaient envie, sur lesquels je pouvais passer des heures à y prendre plaisir alors que c'étaient des jeux souvent très moyens, selon le regard qu'un joueur de maintenant pourrait porter sur de telles productions.
Si la qualité de la scène vidéoludique est toujours fluctuante, avec des années d'une folle richesse, d'autres un peu moins denses, je pense que nombre nombre de joueurs d'un certain âge ont d'un certain côté perdu cette tendance à s'émerveiller, à découvrir un jeu de A à Z ou simplement de A à B selon leur envie, à s'y investir de telle ou telle façon, à accepter des défauts donnés. D'un certain côté, nombre de joueurs modernes oublient d'une certaine façon la base de la question : on est là pour prendre du plaisir (que ce soit par le ludique, l'artistique, et ainsi de suite).