Le Chevalier, de Pierre Pevel (Haut-Royaume, Tome 1)
Et décidément, cette année m'aura fait découvrir quelques auteurs français bien sympathiques entre Morgane Caussarieu, Justine Niogret et donc monsieur Pierre Pevel. Je donnes rarement leur chances aux littératures de l'imaginaire françaises, même si j'aime beaucoup Fabrice Colin et Henri Loevenbruck, et c'est vraiment un tord qu'il faut que je répare, à mon avis. J'avais déjà beaucoup entendu parler de Pevel pour sa trilogie des Lames du Cardinal, mais je n'avais jamais franchi le pas de la lecture mais toute la communication de Bragelonne autour du Chevalier m'ayant pas mal titillé, j'ai finalement cédé pour me faire un avis sur ce qui aura été un évènement majeur de l'éditeur cette année. D'abord, il faut admettre que le livre est un bel objet. Relié, couverture en dur, de beaux effets...C'est vraiment le type d'édition que j'aimerai voir plus souvent en France pour ce type de littérature.
Ensuite, le roman est une belle réussite. J'avais quelques préjugés avant de commencer car à la lecture de synopsis, j'avais un peu l'impression que le roman allait surfer sur la vague de Dark Fantasy actuelle. Le logo sur le bouquin m'a d'ailleurs tout de suite fait penser à A song of ice and fire ou La Saga du Sorceleur. Mais si Pevel s'est sans doute effectivement inspiré des grands noms du genre, il réussit quand même à donner une vraie identité à son roman avec un intrigue parfaitement maîtrisée avec une gestion du rythme classique mais efficace. On a grosso modo une première partie assez lente dans laquelle Pevel prend tout son temps pour nous présenter l'univers et ses personnages, et notamment permettre au lecteur de parfaitement apprivoiser le personnage principal, Lorn Askarian. Puis on a une seconde partie qui va a cent à l'heure où les évènements s'enchaînent assez rapidement jusqu'à un final à l'issue duquel Pierre Pevel passe pour une gros bâtard tant ce n'est pas humain de laisser le lecteur comme ça après un cliff' de la sorte et après nous avoir balancer d'aussi grosses révélations sur la véritable nature du héros. Le tout baigne dans une ambiance sombre assez classique mais là aussi efficace et les personnages sont plutôt bien écrit. Tantôt attachant, tant détestable et comme le veut la mode actuelle, tous ont leurs faiblesses et tous échappent à l'archétype du héros de fantasy traditionnel assez lisse. Certains passages mettant en scène le trio composé d'Enzio, Alan et Lorn permettent d'aérer un ensemble assez lourd par un humour bienvenu.
En définitive, j'ai vraiment beaucoup aimé ce roman et l'attente risque d'être longue jusqu'au prochain tome. Aucune date approximative n'a d'ailleurs été donnée et Pevel semble avoir l'intention d'écrire sa nouvelle à son rythme sans aucune pression. Après, le roman n'est pas non plus sans défaut. A l'instar d'un Sapkowski, le français manque un peu d'un style d'écriture qui soit bien marqué mais ça se lit quand même très bien, et malgré les 520 pages, très rapidement.