Selon Bourdieu, l'individu est un "agent agissant"; c'est à dire que, même s'il reste conditionné par son environnement et son éducation, il conserve les moyens d'agir et d'influer sur la société dans laquelle il évolue... enfin, si je me souviens bien (ça remonte à ma première année de fac, ça).
- A Tommy : en gros, la position de Bourdieu à ce sujet, n' est pas trop lointaine de la conception sartrienne de la " Liberté éclairée par le Déterminisme ".
Bah uai, mais alors Dieu il serait apparu tout seul lui, personne l'aurait créé???
Ca tient pas la route une seconde....
- A Lord Synbios : la question du temps touche au cœur même du monothéisme car elle est directement liée au problème de la création (y a t-il un temps avant le temps). Dans le Tome XI des Confessions, Saint Augustin aborde cette question à partir de 3 présupposés fondamentaux :
1) Le premier présupposé est relativement proche de celui énoncé par Spinoza à ce sujet, dans le Livre I de son ouvrage intitulé " L' Ethique " : si l' existence d' un être fini peut être empêchée par une multitude de cause (vieillesse, maladies, destruction), il n' en est pas de même de la cause absolument première. Rien ni personne, ne peut empêcher une telle cause d' exister. Dieu, qui est cause de sa propre existence, existe nécessairement. Une chose qui est soi " ne peut être conçue qu' autrement existante." (Livre I, définition I de L' Ethique). Si Dieu est par nature, cause de soi, il est impossible qu' il n' existe pas. L' existence fait partie de son essence (nature).
2) Dieu est le créateur du monde (création ex nihilo, cad à partir de rien).
3) Dieu est infiniment infini.
- Or l' idée de Création marque une coupure entre Dieu et Dieu, un avant et un après, incompatible avec sa perfection, puisque l' être parfait ne peut changer. Le problème devient plus aigu si l' on tient compte de la différence entre immortalité et éternité. les Dieux Grecs sont immortels : ils ne meurent pas, mais ils sont soumis au temps comme l' univers. En ce sens, ils peuvent accompagner les trajectoires éphémères des créatures mortelles. Mais l' éternité n' est pas un temps infini, c' est un au-delà du temps. Est éternel, l' Etre qui n' est pas soumis au temps, car le temps divise l' être en lui-même. La seule manière selon Saint Augustin de résoudre ces contradictions, serait de faire du Temps 1 réalité crée par Dieu, crée précisément en même temps que la création. Car dans ce cas, la question même de l' avant la création disparaîtrait.
- Ce qui nous amène à 1 nouvelle conception de la création : " la Création Continuée ". La Création ne peut plus être pensée, comme 1 évènement ponctuel, un fait historique qui se serait produit une fois, à un moment donné, comme la prise de la Bastille. Un évènement suppose un avant et un après, il suppose aussi le temps comme arrière plan. Ce Présupposé n' a de sens que pour une créature finie. Si Dieu est Eternel, la Création n' a jamais eu lieu, elle est l' Etat Permanent du Monde. Elle dit la dépendance permanente de toute créature finie par rapport à son Créateur Infini. C' est-à-tout moment, en quelque sorte qu' il y a création.
- Bien entendu, ces idées n' ont de sens que si l' on admet les 3 présupposés cités plus haut. Evidemment, il est possible de soulever des objections à chacun de ces 3 points en question, notamment le premier (que l' on peut assimiler au principe de la preuve ontologique) qui cherche à prouver l' existence de Dieu à partir de son essence. Le concept d' un être parfait implique qu' il possède toutes les perfections; or l' existence fait partie des perfections, donc l' être parfait existe, donc Dieu existe. Kant montrera par la suite, que cet argument ne peut être valable logiquement. L' existence n' est pas 1 prédicat faisant partie de l' essence, ou pouvant être déduit de l' essence.
1) Toute essence existe d' une certaine façon, comme fiction, comme hallucination, comme chose possible... Toute essence produit de l' existence.
2) Quant au problème de savoir dans quel lieu (réel, fiction, idéal, possible,...) cette essence existe, cela ne relève pas du concept lui-même. L' existence ne se laisse pas réduire à 1 raisonnement logique. on la constate (cela existe), on peut l' expliquer
à l' intérieur d' une chaîne limitée de cause (cela n' aurait jamais existé s' il n' y avait pas eu...) mais on ne peut la pas déduire de toute nécessité (cela devait exister). Je tiens à
signaler que cette objection n' ENGAGE QUE MOI ET MOI SEUL.
PS : Le but de ce message était de poser l' une des réponses théologiques au problème soulevé par Lord Synbios. Personnellement, je n' adhère pas à cette réponse, ne saurait-ce qu' en raison de l' objection que j' ai soulevé plus haut. Après, il est tout à fait logique que des gens ne partagent pas mes idées à ce sujet.