Tu aurais des conseils pour débuter sur Crusader Kings ?
Je l'ai depuis des années mais je ne l'ai lancé qu'une seule fois, avant de lâcher l'affaire, complètement perdu au milieu des menus. 🙁
C'est quand même assez inhospitalier pour le joueur novice, mais sur le papier l'expérience proposée est vraiment appétissante. J'aimerais bien retenter dans de meilleures conditions.
Oulah, je ne suis pas du tout expert en CK !
Je n'ai terminé de grandes campagnes que dans Europa Universalis 1 et 2. Je ne sais pas si tu parles bien de Crusader Kings 1 ou du 2 (le 2 est largement plus populaire dorénavant à tel point qu'il occulte son aîné dans quasi toutes les discussions ayant attrait à la série 😉).
Cela dit, je suis sur CK1, version vanilla pré-Deus Vult - Deus Vult est son extension officielle ou, si on est un peu plus réaliste, sa mise à jour payante car c'est surtout une refonte du gameplay ou "extension", ça ne rajoute pas de factions par exemple. Donc CK1+DV, c'est déjà un peu différent du CK1 originel.
Et CK2 (encore plus aujourd'hui avec tous les changements comme du gameplay adapté aux républiques, aux monarchies païennes, juives et musulmanes, sans parler des factions de l'Indus !), c'est une autre paire de manches !
Si tu as bien CK1 (sans doute en version complète avec DV, car c'est la seule version dispo à la vente en démat' maintenant), je trouve que CK est plutôt "traitre" : il a l'air plus facile qu'un Europa Universalis, mais il ne me semble pas qu'il le soit réellement. Dans EU, on est en compétition avec les autres puissances, et notre indice c'est le Prestige (ce qui est comptabilisé en fin de partie pour savoir si on a gagné ou "perdu"). Dans CK c'est également le cas (bien que le score prenne en compte Prestige et Piété), mais même si le score en fin de partie est l'objectif principal, la première chose qu'il faut surveiller c'est l'avenir de sa dynastie et il y a tellement de choses à faire, et à ne pas faire, qu'on se focalise quasi en totalité d'abord là-dessus (surtout qu'à chaque succession, le score est chamboulé).
Si on lorgne vers la victoire finale, je me demande si CK n'est pas un jeu difficile. Par contre, on peut se satisfaire de suivre l'épopée de sa famille noble, c'est ce qui est fun (et moins stressant que de toujours faire la course 😃).
Donc pour en revenir à CK1 (sans DV, mais pour DV c'est un peu plus simple d'accès), c'est assez opaque en effet. Quasiment tout se passe dans la fenêtre principale en haut à gauche.
Il y a l'illustration de la province avec ses bâtiments, ainsi que l'état des différentes classes sociales (paysans, bourgeois, clergé et nobles), avec leur puissance et leur loyauté.
Si on va sur l'armoirie tout en haut à gauche, on bascule sur l'écran principal de sa faction (avec la tête du chef de faction) avec le résumé (les sous, les vassaux, les revendications etc). Sur les images en dessous de ce résumé, il y a 4 parties :
l'aspect diplomatique et militaire (épée et bouclier : ça donne sur les ordres de mobilisation, les mariages... et le résumé de l'état diplomatique de la faction, avec son domaine, ses vassaux, son suzerain, ses alliés, ses ennemis, etc)
le gouvernement (les 4 personnages en avant de la cour : c'est là qu'on nomme les membres du conseil, sénéchal, régisseur, chancelier, maître espion, évêque)
les lois (les symboles de puissance : les lois générales de succession, de justice, envers l'Eglise; mais aussi la recherche - techniques civiles et militaires, mais aussi d'ordre culturel)
et enfin le trésor (le coffre : c'est là qu'on fixe les niveaux de taxation en fonction des lois promulguées, et qu'on voit aussi combien on doit par mois au suzerain...)
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Ce que j'ai l'habitude de faire (mais je ne sais pas si ça va être payant), c'est de renforcer la paysannerie et la bourgeoisie (pour faire rentrer davantage de sous), mais attention au clergé (surtout en période de croisades) et trop affaiblir la noblesse risque de diminuer l'efficacité militaire des troupes. Donc faut trouver le juste équilibre.
Je m'oriente souvent sur l'aspect économique (sans doute un peu trop) et donc je privilégie la construction de bâtiments qui font rentrer de l'argent dans les caisses, mais je tends à développer les bâtiments produisant prestige et piété (surtout en période de croisade où il faut contrebalancer la perte de piété).
Il ne faut pas être trop gourmand car la réputation importe beaucoup (et cela influence la loyauté de ses vassaux ainsi que la réaction des autres factions). Ne pas trop attaquer de royaumes chrétiens (pour les autres confessions, c'est l'inverse), et quand une réputation est trop ternie voire infâme, il vaut mieux abandonner des revendications (ou comme quand des anciens vassaux se rebelles, il vaut mieux reconnaître leur indépendance et abandonner les revendications sur leurs titres) pour une éviter une crise majeure (ou encore pire que celle en cours). Donner des titres apaise les esprits aussi.
Car il y a une donnée dans le jeu non apparente : le "badboy".
Mais attention à ne pas trop en donner, il faut toujours en garder sous le coude quand on est roi (évidemment un peu moins quand on est duc), histoire d'en donner à son successeur direct qui risque de ne pas être content s'il n'a pas de titre (donc de créer une crise interne).
Pour ce qui est des événements et de la façon d'éduquer, tout dépend de la façon de jouer (et de la région en question), il n'est pas nécessaire de développer des profils martiaux en nombre si on ne guerroie pas en permanence, donc je privilégie surtout l'éducation à la cour pour les fils et filles. Mais avoir quelques religieux ça permet d'avoir un évêque au conseil, voire de constituer un évêché (ce qui augmente la piété et diminue le badboy). Le problème de l'évêché c'est que même si on met quelqu'un de sa famille, le contrôle revient à l'Eglise, donc à terme on peut se brouiller avec eux.
Par contre, je suis novice là-dedans, je ne sais pas comment prétendre à devenir contrôleur papal.
Pour ce qui est de la recherche et développement, j'ai remarqué qu'on a plus de chances de développer rapidement une technique qui est à un niveau plus avancé dans une province limitrophe. Faut faire attention. D'ailleurs aussi, faut jongler entre amélioration passive (qui donne un pourcentage de rentrées d'argent) et amélioration "active" (qui permet la construction de certains bâtiments) : trop d'actives ça coince au niveau des finances on peut pas tout construire, et trop de passive ampute certaines choses qui peuvent être nécessaire selon la situation (la construction d'églises pour augmenter la piété quand cette dernière est en baisse, par exemple).
Désolé pour le pavé 😃
Si c'est CK2, en fait, alors tu peux oublier pas mal de choses dont j'ai dites :decayed: mais tu dois voir l'idée, j'imagine que le jeu ne change pas radicalement bien qu'il apporte des subtilités absentes du 1 😉