Un départ un peu mou (quasiment toute la première partie en fait), mais qui à au moins le mérite d’instaurer progressivement les bases du gameplay, et la découverte de l’univers. Par contre la deuxième partie (qui commence avec le premier d’une longue série de twist génialissimes) rattrape tout, c’est épique et mené tambour battant du début à la fin. Le style de narration est super bon, entrecoupé d’images pour « voir » l’action, on est vraiment spectateur d’un Space Opera en grandes pompes (malgré quelques clichés), et parfois même acteur – le jeu proposant des systèmes d’embranchements ou de choix scénaristiques ayant un impact du tout au tout sur les évènements présents ou à venir. De plus le ton est vraiment mature et sérieux, et donne une certaine crédibilité au récit et à l’univers. Juste un bémol sur la fin, un peu bâclée…
Le casting du jeu est énorme (certains sont nés sous l’étoile de Saint Awesome, d’autres sous celle de Saint Worst) et le chara-design est très hétéroclite (vraiment eu du mal à me convaincre que c’était jap’), même si dans la finalité c’est un peu le « Syndrome Suikoden » - comprenez : 95 % des personnages serviront juste au côté gameplay - même si on a droit régulièrement à de petites interscènes avec les membres de l’équipage en allant dans certains lieux.
La progression du jeu dans le jeu est assez étriquée par contre, la faute à un manque de précision : on se retrouve souvent à naviguer dans l’espace en sachant « approximativement » ou aller, la faute à un manque de clarté dans les objectifs, l’absence de Log se faisant ressentir (c’est assez ironique d’ailleurs car la navigation dans IS c’est un bête point par point). Du coup on va un peu à gauche à droite, remarque tant mieux car y’a énormément de choses qui peut être ratées (à commencer par les potentielles futures recrues).
Niveau musical y’a très peu de pistes. Vraiment très peu. Elles ne sont pas mauvaises pour autant, certaines sont épiques à souhaits, mais donnent vraiment un sentiment de lassitude passé un cap. Niveau graphisme c’est très propre mais très austère dans l’ensemble, aussi bien en 2D (pour les décors, les personnages) que pour la 3D (les vaisseaux, dont certains ont vraiment de la gueule, les stations spatiales), mais c’est défendable quand on voit ces scènes avec des flottes entières se crachant milles lasers à la figure.
J’ai adoré tout le côté custom lié au gameplay : composer son équipage (en fonction de leurs aptitudes), sa flotte, acheter et équiper ses vaisseaux en fonction de leurs spécificités et du rôle qu’on souhaite leur donner (chaque vaisseau étant unique, et disposant d’un nombre de slots définis sur lesquels seront placés les modules, disposant eux aussi de formes définies), leurs armements, leurs positions dans la flotte, c’est très prenant et très jouissif de jouer les capitaines en herbe. Le système de combat (en temps réel) est tout aussi exigeant, faut savoir jouer intelligemment sur le terrain, car une erreur est vite arrivée et le game over qui l’accompagne aussi. Les ennemis sont rarement sous- équipés et certains boss sont vraiment ardus. Le système de mêlée (le combat de troupes) est beaucoup moins intéressant par contre, le pierre-ciseau-feuilles doublée à une IA adverse débile rend ces joutes pas très passionnantes.
Bref j’ai surkiffé ce jeu. Certes c’est un peu mou au départ, ça peut rebuter par son apparente complexité et sa difficulté, mais une fois qu’on s’y investi c’est que du bonheur.