Le problème c'est pas vraiment un choc ancienne/nouvelle génération ni un quelconque comparatif qualitatif, des discussions qui de toute manière vont se réduire à une guerre de tranchée super-super-super-subjective. Et bon s'amuser à enfoncer des portes ouvertes façon "les graphismes ne font pas tout" ou "un bon jeu reste un bon jeu" je pense qu'on connait et que la communauté Legendra le prouve tous les jours.
Le problème dont on parlait à la base (et qui est parti de Tales of the Abyss) c'était surtout la place de la mise en scène dans le déroulement d'un jeu, de son impact sur un scénario et l'importance que se donne le-dit scénario. Évidemment qu'un jeu peut avoir des bons personnages et une bonne histoire, mais sans une bonne mise en scène, une bonne mise en situation, l'impact est beaucoup moindre voir carrément nul. Tales of the Abyss propose une histoire technoblabla certes fouillée, des personnages sympathiques, mais toute la mise en scène du jeu n'est clairement pas au service de ça, c'est limite si ce sont les personnages qui te disent ouvertement que la scène doit être triste ou intrigante car c'est comme ça. La vidéo que CK9 a balancé quelques pages avant est quand même un bel exemple, outre les mouvements un peu ridicule des personnages t'as un antagoniste qui tombe du ciel et qui hop, te balance des pages du script à la gueule histoire de dire "OHOHOH INTRIGUE !" avant de repartir. Un peu wtf quoi. Gust que tu cites, à l'inverse, usait dans sa période PS2 du maximum ses maigres ressources : si on s'est tous fendu la gueule sur Mana Khemia 1&2 c'est pas juste car les dialogues étaient rigolol, mais aussi car t'avais un véritable travail autour notamment sur le déroulement de l'action et de la mise en scène allant avec.
Si on veut s'amuser à un comparatif, Tales of the Abyss c'est 2005, 2005 c'était aussi Digital Devil Saga 1&2 qui sont bien plus statique que TotA mais avec un travail monstre justement sur une mise en scène totalement au service de l'histoire. Un autre comparatif que j'aime bien faire c'est Persona 3 PS2, un jeu riche en scènes cultes et fortes, scènes qui son toutes passées à la trappe dans le massacre Persona 3 Portable. Et on a vu le résultat. Et histoire d'aussi faire une parenthèse sur les fameux RPG du passé, si ils ont bien plus de moments marquants que les actuels c'est aussi peut être car les développeurs se pliaient en quatre pour justement rendre ces jeux les plus marquants possible (là ou aujourd’hui les facilités techniques les rendent bien plus feignants). FF6 par exemple a bénéficié d'un travail ÉNORME à ce niveau, et Squaresoft a vraiment saigné la Super Famicom pour ça : les actes de Kefka, la scène de l'Opéra, le retour du Falcon, la destruction de Doma, la chute du continent flottant, et ses conséquences, le "suicide" de Celes, la maison de Gau... Tu t'imagines ça traité par dessus la jambe ou un NPC qui vient te dire en off "ouaip, Kefka a fait ça" ?
Bref, la mise en scène c'est quand même important, et un jeu doit savoir se doter d'une mise en scène à la hauteur de l'histoire ou de l'univers qu'il veut développer. Certes il peut s'en passer, mais après c'est au concepteur de savoir si il veut faire un jeu sympa ou un jeu culte.