Exactement, Elincia.
Néanmoins - oui, j'ai du temps à perdre -, je vais répondre à certains points.
Quand j'ai dit que la narration est faite à coup d'encyclopédie sur la tête, c'était gratuit ?
C'est un fait, mais est-ce un fait négatif ? Il y a deux points à considérer : 1/le jeu est globalement jouable et compréhensible sans lire l'encyclopédie ; celle-ci apporte des éléments en plus, des éclaircissements, et rentre aussi dans une démarche d'implication du joueur 2/au sujet dela remarque dans la vidéo comme quoi "Dragon Age ou Mass Effect proposent des codex, mais le jeu est entièrement compréhensible sans" : je suis en plein Dragon Age 2 et, franchement, sur certains termes (notamment liés aux Qunaris), il est presque indispensable d'aller faire un tour dans le codex pour faire un point.
Quand j'ai critiqué l'antagoniste parce que ses actions n'ont aucun sens (attaquer les héros alors qu'il a besoin d'eux apparement, peut-être ? J'en suis toujours pas sur...), c'était gratuit ?
On est ici sur une réflexion d'intention. FF XIII a été, selon un certain nombre de lectures et d'analyses, construit dans un propos de tragédie grecque, avec la fameuse question de l'ironie tragique qui est liée : les actes qu'on accomplit, y compris pour aller contre quelque chose, nous y mènent au final. Dans cette approche, l'antagoniste attaque les protagonistes pour les pousser à aller dans la direction de leur destinée tragique. Il est à noter, de plus, que, dans une narration, le concept de "Game over" (et donc d'échec sur l'avancée) n'est pas à considérer. L'antagoniste attaque les héros et, si dans le gameplay, il peut les vaincre, dans la narration, il est destiné à être vaincu (l'histoire ne peut d'ailleurs continuer qu'ainsi).
Quand j'ai dit que le jeu était un seul et unique couloir, c'était gratuit ?
Le souci ici est que, hors RPG ouverts (et encore), les RPG sont généralement des couloirs, plus ou moins déguisés. Dans FF XIII, la volonté d'illusion de liberté est totalement absente, ce qui est clairement critiquable, mais cela ne change pas réellement d'autres jeux.
Quand j'ai dit que les décors n'avaient aucun lien entre eux, c'était gratuit ?
On est ici en partie au cœur du souci, à mon sens : ce qui est critiqué dans cette vidéo est quelque chose qu'on trouve dans des dizaines de jeux de qualité, et pour lesquels la remarque ne sera jamais formulée. C'est mon souci personnel avec les critiques volontairement acerbes : on pêche dans le jeu des éléments - certes critiquables dans l'absolu, mais qui sont tellement courants qu'on a tendance à plutôt les accepter - pour se concentrer sur eux, alors que des dizaines d'autres jeux, y compris qu'on peut prendre en référence pour la critique, ont les mêmes soucis.
Quand j'ai dit que le système de "quêtes" est pas foutu d'en mémoriser plus d'une à la fois, c'était gratuit ?
Non, mais est-ce fatal ?
Quand j'ai critiqué le boss final parce qu'il a une attaque fatale imparable, c'était gratuit ?
De même, c'est un fait... mais ça gêne vraiment tant que cela ? D'autres jeux proposent des situations similaires, sans que ce soit négatif pour autant. D'autant que la nécessité de levelling dans FF XIII pour finir le jeu... franchement, il n'y en a pas vraiment des masses à faire pour s'en sortir sans souci.
Mon réel souci, avec ces critiques, est double : d'une part, comme le dit, Elincia, il est difficile de marquer une séparation entre "gaudriole amusante" et "propos argumenté", ce qui complique la perception du spectateur. D'autre part, on est dans une démarche où l'on épluche le jeu pour en trouver ses points faibles et/ou critiquables, où l'on met l'accent avec insistance sur ceux-ci pour tout tourner en négatif/en dérision. C'est drôle, oui, mais s'il y a - comme la réponse semble le démontrer - une volonté de proposer une réelle critique, on perd en pertinence.
Et, le fait étant, tirer les points négatifs d'un jeu et les regrouper dans un propos volontairement cynique, je reste à penser que ce n'est pas la chose la plus difficile à faire ; c'est amusant, certes, et la vidéo permet de plus de proposer des intonations de voix, des effets graphiques, etc., supplémentaires par rapport à un texte, mais cela n'en reste pas moins un exercice relativement limité. Si l'on veut faire un billet purement drôle, ça peut se tenir, mais, dans le cas présent, et comme le démontre la citation apportée par Nagendra, on est dans une volonté de fournir aussi une vraie critique, et c'est là à mon sens que le bât blesse (en dehors des goûts personnels sur de tels exercices).