The hunger games : Inutile de rappeler le pitch, je pense, mais juste de préciser que le film est découpé en trois parties. La première voit les deux personnages principaux sélectionnés pour les jeux, et offre une description des districts (cf. Midgar de FFVII) en plus d'expliquer un peu le contexte entourant les jeux. La deuxième, étonnamment longue, consiste simplement à la présentation et la préparation des candidats (on aborde alors le côté télé-réalité). La troisième voit dans son intégralité la partie de survival. Une pirouette finale laisse entendre qu'on n'en a pas fini avec Katniss et ses deux amoureux ^_^.
Le public était vraiment jeune (l'impression d'être un papy), et plutôt féminin, ce qui m'a d'abord surpris (et agacé : ça faisait longtemps que je n'avais pas eu à supporter le popcorn au cinéma), mais effectivement c'est le public visé par le film, et vu le sujet, c'est un peu le problème. Bien dommage compte tenu du potentiel de développement du concept de base, même s'il a déjà été abordé maintes fois sous d'autres angles (pas grand chose à voir avec Battle royale par exemple).
La première partie ne rend compte de pas grand chose, ni de la faim qui assaille, ni du ressentiment à l'égard des nantis (je veux bien qu'ils aient fini par accepter l'idée des gladiateurs, mais cela n'empêche pas le sentiment d'injustice). L'accent est en fait mis sur l'aspect dramatique familial et sentimental de l'héroïne.
La deuxième partie veux aborder beaucoup de choses (rapport entre candidats, construction d'une image pour être soutenu par les téléspectateurs...), mais n’approfondis rien. On n'a pas l'impression que ces jeunes gens s'apprêtent à s'entretuer, et à part les deux protagonistes principaux, on n'a jamais l'occasion d'avoir l'impression de faire connaissance avec les autres. Et puis, rien ou presque sur les paris, le soutien des sponsors... enfin, le choix d'oblitérer complètement le point de vue des nantis peut se comprendre, au moins pour l'adaptation ciné.
La troisième partie, celle qui promettait beaucoup d'intensité, de cruauté, de drame... est très décevante. Pour plein de raisons. Déjà, on nous annonce qu'il s'agit plus de survie qu'autre chose. Combien de candidats décèdent de morts naturelles? Jamais l'impression que tuer leur fasse le moindre effet (pourtant, c'est habituellement le corps de réflexion des survivals). Les scènes d'action sont "omises", juste sous-entendues, car jugées trop violentes pour le public visé. Un peu con pour un survival. Et puis merde, rien sur l'aspect stratégique, sauf un chouilla sur le début (et encore). Pourquoi ce regroupement des "bourrins" (ont-ils prévu de s'entretuer une fois les autres éliminés? mais quel intérêt?)? La mentalité des candidats ne change absolument pas tout du long (sur qu'au bout d'une semaine de survival, on n'a plus trop la tête à compter florette), ils gardent les mêmes "valeurs". Le côté interaction avec les sponsors et les organisateurs est également très faible, peu crédible. Bref, aucune immersion.
Niveau production, les thunes sont surtout passées dans la deuxième partie je pense.
Le plus regrettable, sans doute, reste la mise en scène qui ne donne jamais la moindre ampleur. Le réalisateur a fait le choix d'une caméra tremblotante, associée à un montage épileptique. Insupportable en plus d'être contreproductif (cela ajoute de la distance pour le spectateur).
Malgré tout, je ne me suis pas trop ennuyé, car malgré la maladresse, il y a la tentative de raconter quelque chose. Par contre, c'est prévisible à un point que c'en est gênant, puisqu'on anticipe les twists même les plus improbables.
En fait, je crois que le succès commercial du film vient de la promotion, qui en plus d'un film spectaculaire, annonçait des éléments de réflexion intéressants. Comme quoi, Hollywood ferait bien de se convaincre que les simples FX qui en jettent et un peu d'auto-dérision ne constituent plus la recette miracle pour faire du fric (mais ils sont obtus les bougres).