Pour rebondir sur nos dernières discussions dans SkyLegendraNews sur le travail, un extrait d'un article.
Allemagne
Le charme discret du chômage
La presse allemande a récemment découvert un groupe "d'éternels chômeurs" qui vivent aux dépends de l'État depuis des décennies, rapporte Gazeta Wyborcza. Le quotidien de Varsovie souligne que certains d'entre eux reçoivent jusqu'à 1085 euros par mois, ce qui leur suffit largement à se nourrir et se loger, tout en leur permettant de s'offrir des loisirs, ou même de courtes vacances le long de la Baltique.
Cela fait vingt ans qu'Arno Dübel, 54 ans, ne travaille plus. Il reçoit chaque mois un chèque de 359 euros et l'État se charge de régler le loyer de son appartement deux-pièces à Hambourg. Selon lui, le chômage n'a que des avantages : il ne suit les ordres de personnes, évite tout stress et n'a pas à se réveiller tôt. Mais comment occupe-t-il donc ses journées ? Il fait ses courses à Lidl, promène son chien, regarde la télévision. "Le travail est merveilleux quand ce sont les autres qui le font. Ce n'est pas mon truc", explique M.Dübel avec une honnêteté débordante. Rien d'étonnant à ce que le quotidien Bild l'ai surnommé "le chômeur le plus culotté". D'après le quotidien de Varsovie, de nombreuses personnes seraient dans son cas en Allemagne.
source : http://www.presseurop.eu/fr/content/article/296481-paresseux-les-europeens
Ok, là au moins, c'est clair !
Ce que je trouve désolant dans cet exemple, c'est que l'homme en question ne semble pas faire grand chose de ses journées. Cela me ramène à une phrase que j'entendais souvent lorsque j'étais au chômage : "Tu dois t'ennuyer !", qui parfois s'accompagne de la forme interrogative "Qu'est-ce que tu fais pour t'occuper ?". Et la question est réelle, on peut le voir dans le regard de l'interlocuteur.
Lorsqu'on entend ce genre de propos, on peut légitimement se poser des questions. Mais n'y a t-il dans la vie que le travail pour s'occuper ? :wacko:
On a l'impression que certaines personnes n'ont pas de passions, qu'ils n'auraient rien à faire s'ils n'étaient pas toute la journée soit à glander devant un bureau (comme moi), soit à trimer et à suer.
La lecture, le sport, le tourisme, le cinéma, la musique, ou soyons fous, le jeu-vidéo, et soyons encore plus fous, la créativité semblent ne pas venir à l'esprit automatiquement. Ces étonnés interrogatifs ne semblent jamais avoir pris le temps de penser à ce qu'ils pourraient faire s'ils étaient en vacances permanentes ! Si ça se trouve, ces même personnes qui s'interrogent, les yeux écarquillés, sur ce qu'on peut faire quand on ne travaille pas, s'ennuient même pendant leurs vacances ? Ou alors sont-ils tellement épuisés par leur travail qu'ils passent leurs vacances à se reposer, avant de reprendre leur activité professionnelle avant d'avoir pu réellement goûter à leur temps libre ?
Pour relativiser les choses, il faut quand même soulever le problème que l'on peut rencontrer lorsque l'on ne travaille plus : la solitude.
Quand on passe beaucoup de temps seul, on peut perdre la motivation de faire quoique ce soit si l'on n'est pas solitaire dans l'âme. Hors comme on vit dans une société de travail, les marginaux du type chômeurs volontaires se retrouvent souvent un peu seuls, perdant l'un des seuls liens sociaux réels qui nous restent, le travail. Eh oui, peu de personnes finalement participent à des associations, des œuvres de charité, des projets collectifs. La plupart des gens que l'on rencontre, hors du parcours scolaire, c'est au travail qu'on les rencontre, excepté pour les personnes encore assez sociables pour aborder d'eux-même des étrangers/inconnus dans les lieux publics.
Cela explique un peu comment se résume la sociabilité de nos jours, et cela explique en partie l'étonnement des gens quant aux activités que l'on peut pratiquer lorsqu'on est chômeur.
Pour revenir au sujet précédent, j'avoue m'être moi-même dit que si je me retrouvais à nouveau au chômage, mais que j'arrivais à être financièrement indépendant malgré cela, j'aimerais beaucoup participer à un projet collectif en particulier. Des groupes de personnes décident d'user de leur temps libre pour restaurer des bâtiments, même sans en avoir les compétences. Elles sont guidées sur place par des spécialistes.
Le site http://www.rempart.com/ est dédié à ce genre d'activités.
Je serais aussi ravi de faire partie d'une association organisant des concerts, ou même pourquoi pas à une œuvre de charité. Mais je ne trouve pas le temps pour cela, n'arrivant déjà pas chaque soir à faire tout ce que je voudrais (entre apprendre la guitare, jouer à Tales of Vesperia, voir mon amie, ou mes amis, regarder un film, lire...).
Certains pratiquent ces activités collectives lorsque vient l'âge de la retraite, essentiellement pour garder des liens sociaux.
Mais attendez... Zak, qui se plaint de trop travailler (en terme de temps, pas de lourdeur des tâches qui lui incombent :violin🙂, voudrait par exemple restaurer un bâtiment. Mais en quoi cela change t-il du travail de tous les jours ?
Eh bien, tout d'abord, c'est une nouvelle expérience. Ensuite, le rapport au travail n'est pas le même, puisqu'il n'y a aucun objectif économique dans cette œuvre. Ainsi, il n'y a pas de pression hiérarchique, et la motivation n'est plus financière, elle est dans l'accomplissement d'une tâche collective : une quête procurant de la satisfaction personnelle, un sentiment d'accomplissement. Cela en dit long sur le rapport au travail. Ceux qui prennent plaisir au travail sont bien en effet ceux qui travaillent non pas pour l'argent, mais parce qu'ils ressortent grandis de ce qu'ils accomplissent.
(Je pars dans tous les sens, je ne sais plus où j'en suis, j'arrête là ! Si ça intéresse certains, continuons cette réflexion.)
edit : Chose dommage je trouve avec les activités de rempart.com, certes, on ne reçoit pas de rémunération, ce qui peut se comprendre, mais parfois, il faut même payer ! 🙁