Je suis en train de suivre Federer-Söderling et le service du Suédois, sur la seconde manche et le début de la troisième, est assez peu commun... 71% de premières balles sur le premier set, pour l'heure... 78% sur le second.
Une telle qualité de service est clairement difficile à contrer, mais baisser de ton au service risque de compliquer la tâche de Söderling, néanmoins. La suite du match va être clairement intéressante.
Edit : la réussite de Söderling est également assez impressionnante, dans sa faculté à accrocher les lignes. Certes, cela se provoque, mais il n'en reste pas moins que je le pense sur le fil du rasoir, et à la merci d'une baisse d'intensité dans son jeu.
Edit 2 : une victoire de Söderling au final assez étrange, au vu du match. Si l'on excepte la balle de set pour Federer au troisième set annoncée faute puis bonne (je n'ai pas vu le hawk-eye à ce sujet), qui aurait pu faire basculer le match, l'ensemble de la confrontation mit face à face un joueur en état de grâce (Söderling) et un joueur un peu en dedans (Federer, peut-être la faute à un début trop facile). Il faut reconnaître que le service du Suédois défia quelque peu l'entendement (tourner à près de 70 % de moyenne sur les trois sets remportés en servant aussi fort est tout de même impressionnant) et qu'il fut clairement en réussite (je peine à déterminer où se situe la réussite et le "chercher la ligne" en tennis, faute d'y avoir joué assez, je prendrais volontiers l'avis d'un spécialiste à ce sujet).
Par ailleurs, je ne serais pas étonné que le temps, très humide et rendant les balles fort lourdes, favorisât quelque peu le jeu puissant du Suédois. Je vois très difficilement Berdych pouvoir y faire face également, et la finale, qui, dans la logique, serait face à Nadal, risque d'être extrêmement indécise. Je mettrais même, serais-je parieur, quelques euros sur la victoire du Suédois, s'il devait faire face à l'Espagnol.
Pour finir, je suis moins positif qu'il y a quelques mois quant à ma vision des styles de jeu en tennis et de la possibilité de voir autre chose que des joueurs basant leur jeu sur gros service/gros coup droit chez des joueurs de grande taille, tant on voit que certaines conditions peuvent mener à l'impuissance même les joueurs les plus complets. Certes, les risques de blessure sur ce jeu exigeant d'un point de vue physique, et la possibilité d'amener de la variété troublant ses adeptes (mais la difficulté d'un Murray, au jeu atypique s'il en est, à atteindre les victoires au plus haut niveau - c'est-à-dire Grand Chelem -, n'est-elle pas révélatrice ?), laisse à voir des possibilités de les contrer, mais viendra ici se poser l'interrogation suivante : ne risque-t-on pas de voir une généralisation de joueurs à courtes carrières (ou à carrières avec de nombreuses blessures) basant leur jeu sur cette volonté de "tout pour la puissance et le point en deux coups de raquette" ? La fin de saison, et les deux derniers tournois du Grand Chelem, sur surfaces clairement rapides, pourra permettre de se faire une idée plus précise de ce qui nous attend comme courant pour les années à venir. Car il est évident que si la jeune garde du tennis mondial voit que cela fonctionne, nous risquons d'être partis dans cette direction pour quelques années.