Un sacré retour aux sources pour les vieux roublards comme moi en quête de vieilles reliques ressorties d'outre-tombe. Alors certes, il ne réinvente rien, se révélant deux fois plus long que l'original en proposant des niveaux supplémentaires en seconde moitié de jeu, un grimoire qui recense le bestiaire et les personnages, des quêtes secondaires fort sympathiques qui permettent de débloquer le jeu original si elles sont toutes complétées !), et notamment une refonte graphique lui donnant une seconde jeunesse de toute beauté pour le genre dont il est issu. Ce dernier point étant le plus flagrant au rayon nouveauté. Mis à part ça, c'est à peu près le même jeu dont les niveaux déjà repris sont presque indentiques au niveau de la structure. Le jeu est un peu rigide car les mouvements d'époque ont été conservés et rien n'a été amélioré ou ajouté, mais l'on s'y fait, et on a parfois du mal à interagir comme par exemple bien placer Daniel devant une gargouille marchande pour faire des achats. Le titre comporte une bonne vingtaine de niveaux, ce qui lui insuffle une durée de vie honnête pour un jeu revenu à la vie 21 ans après. Les stages ne sont ni trop longs, ni trop courts, même si certains peuvent se traverser très vite une fois rejoués (car on peut les rejouer à l'infini), proposant un savant mélange de hack'n'slash, plateforme et énigmes en chemin. Mais le plus souvent, l'action primera. Le titre est assez divertissant, mettant en avant tout ce qui avait fait le succès de l'original en 1998, avec toujours cette ambiance gothique et médiévale flirtant allègrement avec l'esprit d'Halloween. On démarre avec une épée classique pour poufendre du zombie, du démon ou encore de la citrouille, mais on collectera d'autres armes à mesure qu'on avance (poignards de jet, arbalète, hache, marteau, arcs, etc...). Certaines armes auront un pouvoir magique et d'autres seront enchantées. Chacune possède d'ailleurs une attaque / fonction secondaire, effet actif ou passif selon la situation et les interactions avec l'environnement. Des boucliers sont également disponibles pour se protéger et leur faire encaisser les dégâts à la place de notre barre de vie (qui peut être prolongée via des flacons de vie à dénicher). Ces boucliers finissent par casser au bout d'un certain nombre de coups et il faudra en récupérer dans les stages. Il y en a de trois types, du moins résistant au plus résistant : Cuivre, Argent (à trouver dans les niveaux) et Or (ce dernier ne casse jamais mais il faudra le réparer une fois sa vie / défense arrivée à 0). Il faudra donc acheter des ressources aux gargouilles marchandes (enchanter une épée, réparer un bouclier ou faire le plein de munitions pour les armes à distance), moyennant évidemment des pièces d'or que l'on trouvera dans les environnements, qui sont d'ailleurs plutôt variés. Éliminer tous les ennemis d'un niveau permet de récupérer son calice respectif (parfois bien caché) et de se rendre au Hall des Héros, là où on se forge une réputation parmi les anciens héros de Galowmere qui se feront une joie de nous offrir des récompenses à mesure qu'on leur échange les calices récupérés.
C'est vraiment très fidèle. Peut-être un peu trop même, puisqu'on retrouve le même jeu la majeure partie du temps, en dehors des points évoqués dans les premières lignes du paragraphe ci-dessus. Les voix sont amusantes et collent aux personnages, même s'il n'y en a pas beaucoup. Elles amplifient déjà pas mal l'ambiance du soft. Musicalement, ce sont les mêmes musiques pour les premiers niveaux, mais reprises et réorchestrées pour l'occasion, encore plus belles et entraînantes avec le propos du jeu. Intrigantes, moyenâgeuses, épiques, orchestrales... Voilà comment elles se présentent en gros. L'histoire ne change guère et reste bateau, mais en même temps, c'était déjà le cas en 1998 et ce n'était pas vraiment un critère à traiter particuièrement pour l'époque et pour le style de jeu. D'accord... mais j'aurais aimé quelques petits à-côté ou petites histoirettes secondaires sans pour autant bouleverser le canevas scénaristique, au moins. L'histoire principale tourne sur la thématique de l'héroïsme et la réputation de Sir Daniel Fortesque, le tout dépeint comme une légende, ce qui dès le début instaure une ambiance intrigante et une mise en scène chiadée mettant illico presto dans le bain. Mais l'histoire et Dan auraient pu bénéficier tout de même d'un peu plus de profondeur.
Si le jeu était drôle par le passé, il l'est toujours autant aujourdui mais il ajoute un aspect un peu plus gore qu'autrefois, sans forcément être trash ou choquant. Mais quand même. Ça reste du Déconseillé aux moins de 12 ans. C'est juste mieux mis en valeur avec le remaniement graphique, avec un gore amusant et loufoque. C'est un vrai conte de fées que nous offrent les développeurs. On y retrouve même de vieilles sorcières sournoises à la peau fripée et pleine de verrues récitant des incantations avec leur chaudron magique. Il leur manque juste un balai à chevaucher, mais le héros Dan en a un invisible dans le postérieur tant il est pataud et rigide, haha ! Trêve de plaisanterie, Sir Dan n'est certes pas une référence au niveau d'une mécanique de contrôles fluides, mais on a quand même vu pire et ses mouvements restent amusants et fidèles à l'oeuvre de base.
L'humour est de la partie, humour noir et en accord avec l'aspect médiéval / conte de fée de l'aventure, avec pléthore de jeux de mots à l'appui (notamment en lisant le Grand livre de Galowmere). On pourrait qualifier cette nouvelle version de Medievil à la fois de remake et de remaster. Pas aussi dépaysant qu'un Resident Evil Rebirth ou Resident Evil 2 Remake (en parlant de travail de remake), ni aussi rafraîchissant qu'un Tomb Raider Anniversary, mais ça fait le taf, et le rapport qualité / prix est juste à mon sens. Pour 30 €, ça vaut clairement le coup pour ceux qui ont été bercés là-dedans il y a 20 ans (en grande partie, ce qui est un peu mon cas), mais le nouveau public ou ceux n'ayant pas connu le jeu d'origine à l'époque pourront y voir une accessibilité simple comme bonjour pour peu qu'ils accrochent à l'ambiance.
Vous l'avez compris, ce Medievil nouvelle formule propose son petit lot de nouveautés, mais reste un peu léger pour prétendre au statut de vrai remake. C'est donc à la fois un remaster et un remake, mais ceux aimant le genre ne seront pas déçus (tout paticulièrement les nostalgiques). Le jeu manque clairement de folie, et ne prend pas de risque, c'est indéniable. Il reste sage tout en apportant quelques ajouts pour prolonger l'expérience. Une expérience qui peut aisément dépasser les 10-15 heures si on veut tout faire. J'allais oublier d'en parler, mais il y a un mode de caméra à l'épaule qu'on active en maintenant pressée L2, ce qui nous permet un rapprochement en ligne droite de notre environnement (vue un peu étroite et moins élargie, du coup) et de nous concentrer sur les ennemis de devant en faisant des pas chassés (ça peut être utilie pour éviter des projectiles à distance), mais son intérêt reste quand même limité et maintenir une gâchette pour ça n'est pas forcément toujours agréable. Je m'en suis tout de même servi à certains moments en mode exploration pour tirer sur des monstres avec l'arc, par exemple. Par contre, le plus gros défaut du jeu et sans doute ce qui m'a agacé le plus, là où tout le monde sera certainement d'accord : c'est la caméra ! Elle masque souvent le personnage avec les éléments du décor, ou est à la ramasse. Et parfois, il faut faire avec, c'est surtout embêtant lors des combats et de certaines phases de plateformes. Il y a aussi quelques petits ralentissements lors de cinématiques et durant certaines phases de jeu, mais ça encore, ce n'est pas trop fréquent et ça passe.
Bref, j'ai passé un très bon moment dessus et malgré ses défauts et ses contrôles d'époque, il reste une belle redécouverte pour un jeu qui a posé certaines bases à son époque et qui avait fait parler de lui sur la première Playstation. Il y a toujours ce petit truc qui m'a incité à y revenir malgré un peu de redondance, car, mine de rien, ça reste addictif ! Et ça, c'est un autre bon point.