Allez hop j'ai fini Ao no Kiseki et donc mon marathon Kiseki, je suis désormais prêt pour Cold Steel III. Je suis donc passé par :
The Legend of Heroes: Trails In The Sky FC
The Legend of Heroes: Trails In The Sky SC
The Legend of Heroes: Trails In The Sky the 3rd
The Legend of Heroes: Zero no Kiseki
The Legend of Heroes: Ao no Kiseki
The Legend of Heroes: Trails of Cold Steel
The Legend of Heroes: Trails of Cold Steel II
Sora no Kiseki Gaiden: The Tale of Loewe (un manga qui raconte l'histoire de Loewe et sa perception des évènements de Sora FC/SC)
Zero no Kiseki Playstory - Ring of Judgement (un manga qui fait le lien entre Sora et Zero no Kiseki, qui introduit notamment Toval)
J'ai aussi "lu" quelques drama CD (Returning Home et Alster Town de Cold Steel 1 et 2 sont liés à l'histoire, Ao no Kiseki: Road to the Future fait le lien entre Zero et Ao, Tio Partner est un petit épisode slice of life dans Zero no Kiseki, un peu dans la même veine on a le Advanced Chapter de Sora no Kiseki). Je me suis pas attardé sur Kloe et Tita Stories car ça ressemblait beaucoup aux choses décrites dans les Memory Doors de 3rd.)
J'ai aussi maté les deux saisons de Falcom Gakuen et c'était totalement con-con, et les OAV de Sora no Kiseki.
Il n'y rien à jeter dans cette liste, sauf peut être les OAV car ça y va un peu trop franco niveau réécriture de l'histoire, au point de contredire la nature même de certains passages du jeu.
Est-ce que tous les épisodes sont nécessaires pour la compréhension ? Définitivement. Et si possible dans l'ordre, pour pas s'enlever le plaisir de la découverte de la mise en place des événements et du fanservice lié aux retour de certains personnages. Je pense honnêtement que ça marche moins bien en faisant les arcs dans le désordre (ce que j'ai fait : j'ai commencé par CS, et après j'ai fait Sky et Zero / Ao).
Ce que j'apprécie tout particulièrement avec cette série c'est l'énorme travail de cohérence au niveau de niveau la conception, de l'évolution du continent de Zemuria et de ses habitants. En ce sens, on est assez proche du boulot fait sur Suikoden et les Ogre Battle (mais en plus coloré) ou il y a une couche politique, économique, sociale, historique qui se rajoute au fantastique de l'histoire. Le monde des Kiseki est un acteur à part entière de l'aventure avec du poids, une histoire, un présent, il y a un travail permanent de construction à travers les récits successifs et les événements secondaires, tout est entrelacé et s'influence. L'exemple le plus parlant c'est Ao no Kiseki : j'avais connaissance des événements de Crossbell uniquement par le prisme de Cold Steel II, et avoir fait Ao a apporté un nouvel éclairage à comment Ao a influencé ce qui se passe à la fin de Cold Steel / pendant Cold Steel II. C'est différent de beaucoup d'univers de J-RPG ou la carte du monde est juste pensée comme un terrain de jeu ou tu progresses case par case. Le souci du détail de Falcom dans la manière de faire vivre cet univers me botte aussi énormément : le jargon part dans tous les sens mais ça reste limpide car partie intégrante du-dit univers, il n'y a pas que les personnages de l'histoire qui y ont recours. Il y a de la lecture partout et dans tous les sens, que ce soit des livres des journaux ou de la tchatche, c'est nécessaire pour vraiment saisir l'histoire et les avancées, il ne faut pas juste se contenter des tirades des personnages. C'est pas non plus du niveau d'un Elder Scrolls, mais c'est vraiment fouillé. Et puis il y a les NPC : quasiment tous avec un nom, une histoire, un quotidien, des dialogues qui changent au jour le jour voir plusieurs fois dans la même journée (j'étais tombé sur le tableau d'un type qui avait pointé le nombre de NPC uniques dans Zero / Ao, et ça approchait les 360 personnages...). Et souvent pour étaler des banalités, ce travail de fourmi du studio étant juste pour donner un peu plus cette impression de vie de l'univers. Et il hésite pas non plus à les faire voyager, histoire de faire tilter les plus attentifs. Outre le légendaire duo Anton & Ricky, j'ai par exemple arboré eu un grand sourire idiot dans Ao avec la quête du fils qui voulait retrouver son père pour lui présenter sa femme et son gamin, quand j'ai percuté que c'était ce même mec (Armand) que Estelle et compagnie avaient aidé à passer la bague au doigt de sa dulcinée dans TiTS SC. Ce rapport à l'univers, c'est quelque chose que tous les résumés du monde n'arriveront pas à retransmettre.
Seulement le truc c'est que très old school dans l'approche, comprenez qu'il faut soit même aller au charbon pour pêcher les informations, et consacrer une partie conséquente de son temps de jeu à lire des informations et discuter avec les quidams. Donc aimer la lecture, ça aide un peu pour apprécier les Kiseki. On peut certes finir n'importe quel épisode voir la série entière sans faire la moindre quête ou parler au moindre NPC, mais ça revient à ne pas vouloir la chantilly, le coulis et les petites paillettes sur une glace déjà bien bonne.
Sur le traitement des personnages, je trouve cependant que ça se dégrade d'arc scénaristique en arc scénaristique. Dans l'ensemble ça reste bon, toujours très nippon dans le traitement avec tout ce qu'il faut de tropes et de clichés (le fait que chaque "gros" personnage ai un surnom je trouve ça usant), mais comme le reste du jeu il y a ce souci du détail dans la manière de les présenter, de les mettre en scène et de tisser les liens les unissant, protagonistes comme antagonistes, principaux ou secondaires, qui fait se dire que ici aussi il n'y a rien à jeter. Je pense notamment à Renne, ça aura pris 4 jeux pour la faire évoluer. C'est aussi, par exemple, assez difficile de détester les "méchants" présentés jusqu'à présent - à deux exceptions près pour ma part, ou d'éprouver une indifférence totale vis à vis de leurs personnalités, comportements ou motivations vu la manière dont ils sont introduits, présentés, intégrés à l'histoire, etc (ça s'applique aussi aux "gentils" ).
Le souci c'est que la série commence à crouler sous le nombre des intervenants, et j'ai l'impression que c'est pour ça que le studio a choisi d'opter pour une approche plus mécanique de ce tissu relationnel pour solutionner ça. C'est je trouve totalement opposé à ce qui avait été fait avec les Trails in the Sky ou c'était beaucoup plus intimiste, naturel dans la façon dont le groupe qui gravitait autour de Estelle et Joshua influençait leur maturité et se faisait aussi influencer en retour. Ao no Kiseki ça a été le sujet test, mais c'est vraiment devenu voyant avec les Cold Steel ou tout s'est axé autour de Rean, notamment ce système de permis à point pour "découvrir" ses camarades et l'aspect harem, et tout ça verrouille de facto des pistes d'évolutions et de découvertes des membres de l'équipe. Car, rappel, on peut pas voir toutes les scènes des personnages en une partie, il faut obligatoirement passer par le NG+. Comme dit précédemment j'imagine que c'est une solution vis à vis du nombre de personnages pour essayer de fluidifier l'aventure chapitre par chapitre, mais au final ça n'apporte rien au jeu car ces scènes sont pas non plus très longues (et je connais pas beaucoup de joueurs qui diraient non à l'opportunité de mieux connaitre les personnages avec lesquels ils vont passer 50h). D'autant plus que les scènes des fameux Bondings Events sont généralement raccord avec l'histoire en cours, contrairement à un Persona ou les S-Links des personnages de l'équipe sont généralement purement personnels et accessible à n'importe quel moment de la progression. Au final ça m'a donné l'impression de jeux de moins en moins... sincères dans le traitement de leur casting. Ça empêche pas la série de toujours livrer son lot de moments émotions à chaque épisode, mais j'ai trouvé la trilogie Sky plus touchante à ce niveau.
Ce poids du casting ça a aussi une influence sur l'histoire. J'ai grogné sur ça plusieurs fois mais les Kiseki c'est une série extrêmement cyclique avec chaque arc qui se compose d'un premier épisode d'intro de 40h, et d'un second qui attaque le vif du sujet. Vérifié avec Sky 1 et 2 (le 3 est à part), vérifié avec Zero / Ao, vérifié avec CS I et II, et CS III et IV va répéter la même chose. La trame de fond globale reste relativement cryptique car on ne sait toujours rien des buts d'Ouroboros, pour l'instant c'est surtout le voyage qui compte et pas le but. C'est un voyage bien mené à chaque fois, avec toujours le poids de l'univers derrière (et du gros blabla, certaines scènes prenant parfois 5-10 minutes) et un paquet de scènes épiques, un paquet de scènes cocasses également et aussi pas mal de scènes plus intimistes qui font avec les moyens du bord pour mettre ça en scène. Mais forcement plus il y a de personnages plus c'est difficile de partager du temps d'antenne, au point que ça en est devenu caricatural dans CS II ou il fallait que tout le monde ai ses 5 minutes de gloire. Quand je dis que la série est cyclique c'est pas juste le combo jeu d'intro / jeu de développement, mais aussi la structure narrative qui se répète de jeu en jeu, notamment ce recours au deus ex machina qui consiste à voir un personnage sur le retour sauver le groupe et ça arrive SOUVENT. Et de ce que j'ai pu voir de CS III et IV, c'est pas près de s'arrêter. J'espère sincèrement que pour le prochain arc, ils vont revenir à un casting plus resserré et tenter de bouger un peu les choses.
Pour les combats, je trouve que c'est une série qui vient quand même de loin. Les bases posées par le premier épisode étaient bonnes mais mon dieu que c'était mou du cul. Mais c'est quelque chose qui n'a fait qu'évoluer dans le bon sens avec toujours plus de rajouts, d'ajustements, de modifications au fil des épisodes. Avec Cold Steel II j'ai touché à un des meilleurs systèmes de combat de J-RPG que j'ai pu faire. Et le III a décidé d'aller lorgner vers Persona 5 pour copier son interface un bouton = une action, donc si il le fait avec ne serait que la moitié de l'efficacité de la série d'Atlus c'est du tout bon. Et pour la bande-son, disons que je pourrais remplir la radio Legendra de morceaux de la saga. J'pense que ça suffit comme argument.
Bref ça va commencer à se voir, mais j'affectionne beaucoup cette série, et ça me tue un peu de savoir qu'elle est si peu populaire. Je m'en voudrais d'ailleurs presque de l'avoir découvert si tard. Certes il faut un investissement plus costaud que la moyenne de ses congénères pour rentrer dedans, et surtout il faut adhérer au trip parlotte et compagnie, mais elle sait gratifier le joueur derrière. Pour moi, c'est un pur représentant de ce qu'est le "vrai" J-RPG.