Non pas le même Barça, déjà dans le jeu, c'était bien plus faible, faut pas oublier que Tito n'était qu'un adjoint, lors des gros matchs il était vite dépassé.
Comme avait dit un supporter du Barça, lors d'un résumé après la défaite retour au Nou Camp la saison dernière:
Tactiquement, Tito est plus conservateur et frileux que son prédécesseur sans pour autant parvenir à ses fins car le Barça est bien plus fébrile défensivement. En 2010-2011, l’équipe encaisse 21 buts en 38 journées de Liga, cette saison, elle en est déjà à 35 alors qu’il reste cinq journées à disputer. L’ère Pep, associée à celle de la roja victorieuse, est celle du triomphe du tika-taka. Le Barça n’avait pas besoin d’être frileux, il défendait tout en attaquant, par sa mainmise sur le cuir, par sa domination technique, par le pressing infernal qu’il faisait subir à ses adversaires, par son jeu total. Le spectre de la possession stérile, le pressing inefficient, le bloc moins compact, les courses moins tranchantes, le cru 2012-2013 blaugrana est une caricature. Les catalans veulent faire la même chose qu’avant, mais tout est moins bien, et les adversaires les connaissent parfaitement. Les quelques lacunes sont exploitées systématiquement. Les contres, les coups de pieds arrêtés, les buts encaissés se suivent et se ressemblent mais le staff technique ne trouve pas les solutions.
Dans une interview accordée à Sofoot, Il Mister Arrigo Sacchi dresse un comparatif sans équivoque entre ces deux Barça. Celui de Pep « avait de la génialité, et de l'innovation ». L’actuel « a perdu de l'intensité, son travail défensif, sa capacité du pressing. À la télévision ou même au stade, les différences semblent minimes, mais elles sont énormes. Dites-vous que le football, c'est exactement comme la musique. Dans un orchestre, si un musicien fait un accord légèrement trop tôt ou trop tard, ou alors trop fort ou trop faible, ce n'est plus la même musique. Dans le football, si un joueur part un demi-mètre plus en avant, ou un demi-mètre plus en arrière, trop tôt ou trop tard, cela change tout. Et ça, cela relève de la sensibilité de l'entraîneur. Il est le seul qui, durant les exercices à l'entraînement, peut voir les nuances que les autres ne pourront jamais réussir à voir. »
Le choix de faire confiance à Vilanova, malgré la Liga survolée, est un échec. Tito n’a jamais eu l’aura, le leadership, l’intelligence tactique qu’avait Pep en tant que joueur, ces qualités qui en ont fait l’entraîneur qu’il est devenu. Il n’a jamais entraîné d’équipe contrairement à Pep qui avait fait une année d’apprentissage au Barça B. Etre assistant et entraîneur principal sont deux métiers différents, et en privilégiant Tito, Rosell s’est trompé. Bielsa ou Pellegrini n’auraient jamais perdu 4-0 puis 0-3 face au Bayern. Tito a le soutien du club et du public dans le dure épreuve personnelle qu’il traverse, et est sur le point de gagner une Liga qui était l’objectif principal du club en début de saison, mais son incapacité à transcender son équipe face aux très gros calibres ont montré qu’il n’était pas digne des ambitions du F.C. Barcelone.
La révolution permanente de Pep, c’est celle qui l’a amené à se défaire de Ronaldinho et Deco, à faire confiance à Eto’o en faisant fi de leurs différends, à ne plus faire confiance à Eto’o, à recruter Ibrahimovic, à se débarrasser d’Ibrahimovic, à recruter Villa, à faire d’enfants comme Busquets, Pedro ou Piqué des hommes et à redonner à Xavi et Puyol les joies d’un enfant, à passer en 3-4-3 puis à repasser en 4-3-3. Il a connu quelques échecs, mais sans jamais renoncer à son audace et au mouvement constant qui a fait la force de son équipe. Il lui a été reproché de vouloir endosser le costume de Monsieur Perfection, c’était un leurre. Il n’est pas parfait et son Barça ne l’était pas, et sa force était justement d’en avoir conscience. Parfait, non. Perfectionniste, assurément.
On ne gagne pas la ligue des champions en 2013 en essayant de jouer comme on l’a joué en 2011. Les joueurs changent, les adversaires s’adaptent, et le Barça doit à l’avenir être capable de surprendre s’il veut remonter sur le toit de l’Europe, et terrasser le grand Bayern qui passera d’ici là entre les mains d’un certain... Pep Guardiola.
Je suis en tout point d'accord avec ça.