Je l'ai dit cent fois sur ce topic mais franchement, une fois qu'on a lu le manga, le film est vraiment très creux. C'est vrai qu'il faut le voir comme deux œuvres différentes mais l'univers développé dans le manga est tellement passionnant que je ne peux qu'être déçu par le film. ^^
Je vais contredire Kanedo et Hayward. J'ai lu le manga et ca ne rend aucunement le film creux. C'est d'ailleurs probablement le film le plus profond et complexe de Miyazaki, le plus dur aussi, plus que Mononoke Hime.
A l'époque, Les deux premiers tomes du manga (sur sept) étaient sortis. D'une part en deux tomes Miyazaki n'avait jeté que les bases d'un truc énorme, d'autre part il était très loin d'avoir toute la suite (et surtout la fin, dont il aura beaucoup de mal à accoucher, mais quand on la lit, on comprend pourquoi!) en tête. Cela rendait impossible une adaptation directe. Ca emmerdait bien l'ami Hayao mais se baser sur le succès du manga était le seul moyen pour lui de faire une production indépendante qui, l'espérait-il, lui permettrait de monter un studio indépendant (ou presque) avec le staff du film, ce qu'il a donc fait.
Mais comment adapter le manga en un film qui ait une fin, qui soit complet? En fait, il a gardé le point de départ et a changé l'histoire. Ce n'est pas la même histoire, les personnages sont les mêmes en étant différents. Je trouve personnellement qu'il s'en est admirablement sorti. Difficile de ne pas être un peu frustré en comparant la Kushana du manga et celle du film, mais l'épaisseur et la complexité du manga, même si elle avait existé à l'époque, est purement et simplement inenvisageable dans un film. C'est le support qui veut ca. Un film c'est trop court. D'un autre côté ca offre d'autres avantages comme l'animation, la couleur, la bande-son...
Maintenant, CK, que les choses soient claires, si t'as aimé le film, tu vas pleurer en lisant le manga. Je pense que ça dépasse même un roman comme la Condition humaine de Malraux. J'ai jamais vu une telle maîtrise narrative, avec autant de personnages qui suivent des chemins différents, un background d'une richesse... Je préfère ne pas mentionner les personnages! Même ma mère et Synbios ont adoré, je crois que ça veut tout dire.
En fait le film n'est que la partie visible de l'iceberg. Pas moins bien, juste moins de matière.
Pour le Chateau ambulant, je serais bien en mal d'approfondir ma pensée, ne l'ayant pas revu depuis sa sortie française. Mais comme le dis Hayward, j'en ai le souvenir de quelque chose plein d'inventivité mais qui ne tient plus debout passé la première heure (un comble pour Miyazaki).