Vu Dragon Ball Super Broly 2018, en VA.
Après une quarantaine de minutes ayant un petit goût de l'OAV Le père de Son Goku, de par son filtre rétro et son retour aux origines mais revu au goût du jour avec ce chara-design limite cartoonesque et enfantin si propre à DBS, les choses sérieuses commencent et l'action parle progressivement. Il faut dire qu'hormis les combats contre Broly, le dessin n'a rien d'exceptionnel. Et quelque part, ça ravive un peu la nostalgie, sûrement une intention de l'équipe de développement pour prétendre revenir aux sources. J'ai trouvé clairement mieux Fukkatsu no F à côté tout le long, tant au niveau du chara-design que sur les échelles des personnages. Et même les derniers épisodes de la série avec le Tournoi du Pouvoir, mais c'est loin d'être médiocre visuellement malgré quelques rares plans rappelant le polémique 5ème épisode de DBS. D'ailleurs, Freeza est de la partie et fait des siennes. Le scénario ne se goupille pas trop mal pour cet énième film (du moins, si on oublie l'histoire principale de la saga), reprenant certains faits historiques comme la destruction de la planète Vegeta par Freeza craignant que les super saiyans ne représentent une grande menace pour ses intérêts, mais fait abstraction des faits des trois premiers films sur Broly, car ce dernier est un parfait inconnu pour nos héros tandis que Paragus apparaît comme si de rien n'était. On pourrait considérer ce film comme une vision alternative de l'arrivée de Broly et de sa place sur l'échiquier galactique des saiyans, en le dissociant des trois films pré-cités. Voire un spin-off lointain, car les incohérences demeurent et pour ma part, il est impensable de le greffer dans la collection des films DBZ. Autant les deux premiers films de DBS restaient cohérent dans la chronologie, autant celui-ci sort de nulle part et n'a ni queue ni tête. On se dit à la fin : tout ça pour ça...
Alors attention, le film est loin d'être mauvais, les affrontements restent épiques et dignes de ce que tous fans de Dragon Ball est en droit d'attendre. Seulement voilà, le scénario sort de nulle part et ne respecte nullement la timeline de la saga, et ce même si les films sur Broly ont toujours été des épisodes inédits en dehors de l'histoire de la série principale. À faire un autre film inédit, autant qu'il fasse suite aux précédents métrages où le saiyan légendaire dont il est question ici et tant adulé des fans de la première heure fait son retour. C'est une autre vision, tout simplement. Avec un scénario ayant un semblant de complexité au départ, jouant sur la fibre nostalgique pour mieux appâter les fans. Mais au final, il ne va pas si loin que ça et tout n'est qu'un prétexte à de la baston en saiyans. À mes yeux, c'est surtout un nouveau Broly que nous avons là, néanmoins bien réalisé et pratiquement fidèle à l'original, MAIS créé principalement pour le faire découvrir à la nouvelle génération du public. Mais bon, il est difficile cela dit de ne pas faire le parallèle avec le premier film original durant phases de combat, car c'est surtout là que l'oeuvre de 2018 nous rappelle la puissance inouïe du saiyan à la chevelure verte fluo. Quelques clins d'œil ne pouvaient pas manquer à l'appel, j'imagine.
Autre chose qui n'aura quelque peu déçu, même si ça reste un peu marginal, on a droit qu'à un casting réduit au niveau de la team Z. Goku et Vegeta sont bien évidemment là, Bulma également, Beerus et Whis plus brièvement, mais hormis les trois premiers personnages que l'on voit plus longtemps, les autres héros semblent "avoir pris des vacances". En revanche, on découvre quelques nouveaux personnages du côté de l'armée de Freeza.
À noter qu'on a droit à des musiques inédites, à base d'hymnes chantées reflétant la force des saiyans, qui plongent bien dans la frénésie des rixes. Pas nombreuses, elles font quand même le café.
Au final, ça reste un film à voir, plus par curiosité et pour voir la vision des créateurs avec ce "lavage de cerveau" sur les films d'antan. Si on se fout des incohérences scénaristiques, de l'irrégularité graphique s'améliorant inexorablement au fur et à mesure du film, et du casting limité des héros, le film se laisse juste regarder. Ni plus, ni moins. Loin d'être mémorable, à mes yeux, il ne fait pas le poids face à l'OAV de 1993, qui reste encore à ce jour un des meilleurs films Dragon Ball de tous les temps.
L'élève n'aura pas dépassé le maître, cette fois.