L'ancêtre des robots a eu droit à tellement de remakes et de reboots, et cette fois il ne déroge pas à la règle avec un nouveau film sorti chez nous sur le grand écran, il n'y a pas si longtemps (et pour une fois avant le Japon, de quelques mois). L'ambiance de la série est toujours préservée, mais délaisse des décors et des environnements des années 70 pour se concentrer sur des lieux plus modernes comme de nos jours, voire dans un futur proche. Il faut dire que ce chapitre se déroule des années bien plus tard après les 92 épisodes de Mazinger Z de 1972 et les 56 épisodes de Great Mazinger de 1974. Les personnages ont peu vieilli mais n'ont pas tellement changé. Mais ça ne change rien à l'ambiance, car la nostalgie fait toujours son petit effet en nous renvoyant à des éléments du lore de la saga qu'on avait connu naguère et qui font la beauté de son univers fantastique. Tout évolue mais reste fidèle. L'énergie photonique, qui a toujours joué un rôle important dans la série, est naturellement au cœur du film. On retrouve bien sûr Koji Kabuto (Alcor de Goldorak) en héro principal, sa douce et tendre Sayaka Yumi, ou encore Tetsuya Tsurugi et Jun Hono, tout comme on retrouve forcément le grand frère de Mazinger Z : Great Mazinger. Pas de Grendizer (Goldorak en français) de présent, par contre. Seuls les deux robots géants des deux premières séries de la trilogie Mazinger / Go Nagai sont à l'honneur. On se concentre donc sur les Mazinger, avec évidemment Mazinger Z Infinity, le nouveau, un robot si géant qu'il ferait passer Mazinger Z et Great Mazinger pour des humains à côté ! Parce qu'ils sont aussi grands que ses pieds. L'histoire se focalise donc sur ce titan mécanique au design high-tech et à l'alliage extraterrestre, que convoite le vil Dr Hell, assisté de ses sbires le Baron Ashura et le Comte Broken. Le film est blindé de petites références aux anciennes séries çà et là, parfois cachées ou discrètes pour le plus grand bonheur des fans car il est toujours amusant de les repérer. Le chara-design garde les mêmes formes et traits de dessins originaux de Go Nagai, mais l'expression des personnages change quelque peu. Les bêtes mécaniques font leurs retours, à commencer par les sempiternels Garada K7, Doublas M2 ou encore Genocider F9 pour ne citer qu'eux. Les fans de la première heure seront servis car on retrouve le charme des combats d'antan à l'exception que ça va plus vite, ça tape plus fort. La panoplie d'attaques du Mazinger est toujours présente, comme le Rocket Punch permettant de projeter ses avants-bras afin de donner des coups de poings aériens téléguidés, le Koushiryoku Beam qui est un rayon d'énergie photonique à haute température faisant fondre les alliages, ou encore le Iron Cutter capable de découper l'acier comme du beurre. D'ailleurs, le mecha-design, s'il reste coloré avec des formes arrondies et bossues comme dans les classiques animés de Super Robot, opte pour une 3D cell shading la plupart du temps, comme c'est le cas pour la majeure partie des animés de méchas depuis quelques années. Mais les robots restent fidèles et bien animés, avec leurs armes respectives, on les reconnait sans mal et c'est le principal.
Le scénario ne révolutionne rien : Un Mazinger puissant est découvert dans le Mont Fuji et cela provoque inexorablement le retour du Dr Hell qui revient d'outre-tombe, ennemi juré de Koji. Ceci dit, il y a quelques petits éléments qui apportent une certaine réflexion sur l'avenir du monde, notamment sur nos héros, et ce grâce à l'arrivée d'un nouveau personnage : LISA, personnage-clé qui aura son importance dans le récit. La fin offre son lot d'émotions, et quelques révélations concernant les héros principaux. Classique, avec quelques petites idées et surtout, des petits clins d'œil à gogo. On se surprend même à siffloter le générique du dessin animé original, qui est repris à certaines occasions. C'est assez sympa je trouve, le scénario se met doucement en place durant la première moitié du film, et dans la seconde moitié l'action devient plus présente, et ça ne rigole pas tellement Mazinger Z met des roustes à des hordes de bêtes mécaniques qui ne lui font pas de cadeaux ! Mais la machine de Koji est tellement cheatée par moments que c'en est un jeu d'enfant de faire mordre la poussière à ses adversaires, sauf vers la fin évidemment où ça se corse. On en apprend pas mal sur Koji et Sayaka qui ont changé de vie, et Tsurugi et Jun dans une moindre mesure, les autres faisant surtout office de figurants. Certaines scènes sont également émouvantes même si ça reste assez succint, d'autres instaurent une tranche de vie accentuant l'aspect comédie et l'esprit bon enfant. L'humour "Nagaiyesque" est bien sûr de la partie, surtout avec Boss et sa bande, les clowns de service. Il y a une poignée de scènes de fan-service limite ecchi dont on se serait bien passé, mais c'est la marque de fabrique de Nagai dans ses productions et qui contribue toujours à l'humour. Musicalement, comme je l'ai dit, le thème principal du Mazinger Z revient parfois, remixé sous des formes différentes, mais on a aussi droit à de nouvelles musiques dont notamment celles des combats de méchas qui sont plutôt épiques. Mais globalement, ça reste discret et ça devient péchu lors des séquences de castagne mécanique.
Pour 95 minutes, j'ai passé un bon moment. La petite larme à l'œil, plus pour la nostalgie que les scènes tendres lorgnant sur la romance et le devenir de nos héros. Ça n'a pas été la bombe, mais j'ai quand même plus apprécié que le reboot très spécial Shin Mazinger Shougeki! Z-Hen et le décevant Mazinkaiser SKL.
Encore une fois, Mazinger Z est mis en avant et devient la star de son film malgré la présence d'un Great Mazinger en retrait. Ça ne me déplairait pas qu'ils fassent un film se concentrant sur Great Mazinger avec l'Empire des Mikènes, et un autre autre sur Grendizer avec les légions de Vega comme ennemi. Chaque robot aurait ainsi son film moderne.