C'est parti pour le débat récurrent présent sur tous les forums de RPGs.
Un avis ne peut pas plus être totalement subjectif que totalement objectif.
Je ne crois pas en l'objectivité. Un individu est forcément influencé par ses appréciations, ses croyances, son vécu et son expérience. Chacun n'aura pas la même approche vis-à-vis d'une direction artistique, suivant les univers qu'il a déjà découvert, ses préférences en termes d'ambiance, etc...
Honnêtement, je n'ai jamais reproché à un RPG d'être futuriste; d'ailleurs, tu remarqueras que dans mon top 3, il y a déjà deux jeux à univers SF d'anticipation.
Non, non, je ne voulais pas dire que tu reprochais à un RPG d'être trop futuriste, mais que beaucoup de gens qui critiquaient FFVIII n'aimaient pas son univers délaissant l'heroic-fantasy (processus déjà entamé dans FFVI et FFVII). C'est un des points qui est souvent cité par les détracteurs du jeu, voilà tout.
Quant-à son couple principal trop mis en avant, c'est le cas aussi dans pas mal de RPG (même si c'est rarement à ce point-là), à commencer par FF10 que j'ai au contraire trouvé bon. Seulement, dans FF8, le problème c'est qu'il n'y a que ça, le reste de l'histoire étant à peu près aussi travaillé que le scénario d'un film porno.
Oui, il y a très souvent des couples phares dans les RPGs, mais tu le dis toi-même, c'est largement abusé dans FFVIII. De mon côté, j'y ai tout de même vu d'autres thèmes, comme la manipulation du peuple ou la notion de fanatisme ou plus simplement la guerre, comme souvent dans les FF. Le parcours intérieur de Squall est également intéressant, grâce au symbolisme du passage de l'enfance à l'âge adulte, l'acceptation de soi et des autres. Bref, j'y ai vu une aventure initiatique reposant sur une construction proche de certaines tragédies.
Pour ma part, j'y ai vu une love-story bateau, traitée de manière ridicule façon drama pour ado émo ou épisode d'Hélène et les Garçons. D'ailleurs, en quoi ils sont travaillés, consistants et profonds, Squall, Linoa et Seifer? Ils sont quand même sacrément caricaturaux, dans leur genre; on pourrait presque résumer leur personnalité en une phrase! Ce n'est pas parce qu'ils passent leur temps à bavasser (répétant d'ailleurs souvent les mêmes trucs) que ça en fait des persos intéressants.
Je t'accorde le fait que les persos secondaires sont caricaturaux (le loveur qui en fait est mal dans sa peau, la rigolote du groupe, la mentor plus réfléchie, etc...). Cependant Squall est clairement beaucoup plus travaillé. Tout comme n'importe quel être humain, il est tiraillé entre son devoir et ses envies, ses rêves et la réalité, ses doutes et ses convictions. Alors non, Squall n'est pas Fei. Mais il est (toujours selon moi, je le rappelle avant qu'on ne m'envoie des cailloux par la Poste), profondément humain. Et il m'a touché. Petit spoiler FFVIII jusqu'à la fin du paragraphe. Se renfermer par peur de perdre les gens que l'on aime, souffrir d'un abandon vécu dans l'enfance ou encore se représenter un idéal, comme nous l'avons tous fait, ici sous la forme de Griever (Cronos je crois en FR, je ne suis pas certain...). Le fait de d'ailleurs pouvoir nommer cet idéal en cours de jeu est une excellente idée. Le combat final, dans lequel Griever est invoqué, est d'ailleurs hautement symbolique. C'est une métaphore du passage de l'enfance à l'âge adulte, thème récurrent dans le jeu et qui atteint ici son paroxysme. Squall est confronté à un choix, il est obligé de choisir entre garder sa carapace, son masque, ne pas prendre de risques, ou accepter le changement, se lancer, et naître une seconde fois. Seifer subit la même épreuve, mais préfère lui succomber face à ses idéaux d'adolescent, et devenir ainsi le Chevalier Servant qu'il a toujours souhaité être.
Et bah heureusement que j'ai pas d'amis; s'ils ressemblaient aux persos de FF8, je me flinguerai!
Encore une fois, je dis pas qu'on a tous un pote qui se trimballe avec un tribal sur la joue en faisant des pirouettes dès qu'il traverse un couloir. Je dis seulement qu'il est impossible de se construire sans relations, chose que met clairement en avant FFVIII.
Exceptionnelle? En quoi? On dirait juste des musiques de FF6/7 version bas de gamme. Panzer Dragoon Saga, TWEWY ou Chrono Cross, oui, c'est exceptionnel, mais FF8...
Les OST que tu cites sont aussi, je trouve, de très haut niveau ! Celle de FFVIII m'a touché au même point. Subjectivité, tout ça. Je trouve les mélodies mystiques et guerrières, les ambiances évocatrices. J'aime énormément, c'est tout.
Là aussi, il va falloir m'expliquer en quoi, parce que sérieusement, je ne vois pas. :unsure:
La direction artistique est culottée car elle renie presque entièrement ce que les fans attendaient après avoir vécu les premières aventures de la série. Des bâtiments aux lignes épurées mêlées à des monstres issus d'une fantasy plus classique. Les architectures ne se retrouvent dans aucun autre univers (à ma connaissance), l'ambiance contemporaine et mélancolique m'a convaincu.
Yeah! Vive les chara-designers qui se foulent en copiant les mêmes têtes, changeant juste les coupes de cheveux et recopiant les tenues vestimentaires dans les revues de mode japonaises! Tu dois aussi aimer Hirai comme chara-designer, j'imagine.
Nomura n'a jamais caché s'être inspiré de la mode pour créer ses personnages. Squall est lui-même basé sur le costume de Gackt, dans le clip Illuminati de Malice Mizer (regardez la dernière image). Mais ces traits sont tout de même retravaillés. Pour beaucoup, Squall est un héros magnifique (inutile de préciser que j'en fais partie - des fans de Squall, pas des héros magnifiques hein). Linoa possède elle aussi des courbes (et je parle du visage hein ahah) fluides et étudiées. Que ce soit au niveau de la forme du visage ou des proportions, elle reste un personnage dont l'humanité et le charisme est encore de nos jours rarement atteint (je ne dis pas que les persos créés après FFVIII sont moisis, loin de là). Edea, je n'ai pas vu beaucoup de personnages lui ressemblant. Il y a de plus sur FFVIII un travail sur les textures, comme la robe de Linoa ou la fourrure de Squall justement, un petit plus vu la difficulté à l'époque de modéliser ces éléments.
Sinon, je ne connais pas Hirai, j'ai cherché dans Google Images mais je suis tombé sur une japonaise aux seins à l'air. Tu avais donc raison, j'aime bien. Plus sérieusement, je chercherai des infos !
Je n'ai vu aucun cliché brisé, perso. Le mec qui n'aime pas la nana qui l'aime mais en fait si, c'est juste un lieu commun archi-récurrent dans de nombreuses histoires sentimentales... au hasard... tiens, un exemple très travaillé et artistiquement irréprochable: Hélène et les Garçons (encore!). Quant-à être mené en bateau, il faudra que tu m'expliques en quoi, parce que je n'ai jamais eu cette impression (si tu penses à "Edea n'est pas une méchante, en fait, elle est manipulée", il y a un exemple de ça dans la plupart des FF auxquels j'ai joué; et dans pas mal d'autres RPG également).
Pour les clichés, je parle avant tout de l'univers et de la construction du cheminement du héros. L'histoire d'amour en elle-même, j'apprécie des pistes disséminées tout au long du jeu mettant en avant le fait que Linoa puisse être la cause des maux de l'équipe. Pour Edéa, oui l'utilisation du personnage manipulé est récurrente dans les FF. Spoilers sur la saga jusqu'à la fin du paragraphe. Sephiroth manipulé par Jenova, Gestalt par Kefka, Vayne par l'Occuria, etc...
Et si on parlait du jeu, plutôt? Parce que bon, là, ce ne sont que des spéculations "out-game" que rien ne vient étayer "in-game". Un peu comme le fait de savoir si l'histoire de Panzer Dragoon se déroule sur une Mars terraformée.
Non mais je parle du jeu, il y a toujours des pistes sur lesquelles réfléchir dans les FF. Encore des spoilers, attention. Il se peut que Squall ne retrouve pas Linoa à la fin du jeu, et qu'il meure de chagrin. Son Chevalier Servant, Linoa, canonisée, sombre du côté obscur. La symbolique des ailes prend tout son sens ici, de blanches, elles deviennent noires. La compression temporelle lui servirait à retrouver l'amour de sa vie. Ce n'est, à mon sens, pas si innocent que ça si la Citadelle d'Ultimécia est placée au dessus de l'orphelinat. Autrement dit, le lieu de la promesse. Dans son chagrin et sa folie, elle perd tout espoir (un autre des thèmes du jeu tiens), et enclenche son plan de compression temporelle. Comme prévu, elle rencontre ses anciens compagnons, à présent venus pour la supprimer. Submergée par son côté maléfique, le combat s'engage. Elle invoque Griever (le Chagrin, autre thème important et élément essentiel, qui causerait la mort de Squall). A noter que la forme finale d'Ultimécia se compose en deux parties (élément repris dans FFX pour Anima, là aussi l'entité étant divisée en deux). La fin est très symbolique, avec la plume qui tombe, le visage de Linoa qui disparaît, etc... On pourra en discuter dans un topic approprié ! Cette théorie n'est évidemment pas officielle, mais c'est aussi ça pour moi les FF, se creuser un peu l'esprit et saisir les références et autres symboles disséminés dans le jeu (un peu comme le vrai nom de Grenat dans FFIX 😉 ).
Je m'enflamme quand on parle de FFVIII, je m'enflamme quand je discute de mes passions. Ne prenez pas tout ça comme une attaque ou comme la volonté d'imposer mon point de vue ! Tommy, je respecte bien sûr ton point de vue, j'essaye simplement d'exprimer ce que je ressens vis à vis de ce jeu, et je trouve ces échanges très intéressants !
EDIT: Oups mer** désolé Médion, je n'avais pas vu ton post !
De mon côté j'ai fini Demon's Souls. Non, je déconne, je n'ai battu que 5 boss 😢