Fini Baroque sur PS2 avec la true ending (la seule pour laquelle les crédits défilent à ma connaissance)
Bon bon, un peu comme pour SMT1 (peut-être même encore plus que pour ce dernier), je sais pas trop par où commencer pour en parler. On est face à un jeu vraiment à part.
Ce qui m'a le plus marqué, c'est l'ambiance, apocalyptique. Et autant dire qu'on est plongé dedans dès la première seconde. Les bâtiments délabrés, les pnjs grotesques, la musique inquiétante, puis après quelques pas, le ciel rouge vif, fascinant. On fait également de suite connaissance avec la jauge de vt, qui s'égraine non seulement dans la nerve tower mais également dans les "ruines" qui l'entourent et qui servent de hub au jeu. Du coup, on est tout de suite mis dans le bain et la course contre la montre commence pour ainsi dire instantanément : si cette jauge de vt atteint 0, c'est les hp du protagoniste qui s'évanouiront progressivement jusqu'à la mort. Baroque ne nous guide pas vraiment, et on se retrouve fréquemment sans but véritable. Du coup, le recours à une faq est plutôt nécessaire à mon avis, histoire de ne pas tourner en rond pendant des heures, même si la relative absence de repères et la répétitivité constituent aussi l'identité du jeu. C'est pourquoi j'aurais plutôt tendance à conseiller de partir à l'aveugle, de tâtonner, puis, avant d'être lassé quand même, de commencer à jeter un coup d’œil aux quelques conditions nécessaires pour voir la vraie fin du jeu (ce qui est plutôt rapide, ça peut être bouclé en une 10 aine d'heures à peine). En effet, des fins, on en voit plusieurs, à chaque purification de l'absolute god au fin fond de la nerve tower. Après les avoir vues, le personnage est ramené au point de départ, perd toute son expérience et les items qu'il n'a pas transférés (ce qui arrive aussi s'il meurt). Ce qui est intéressant, c'est que le jeu ne dispose du coup d'aucun écran de game over, la mort n'est pas une fin en soi dans Baroque, c'est pourquoi les dialogues continueront d'évoluer dans les parties ultérieures, conformément à vos actions du run précédent.
Quant à l'exploration de la nerve tower, elle est ma foi plutôt cool. Pour ma part, j'ai opté pour la fuite incessante (au point de finir le jeu niveau 2, sachant que j'ai passé 98% de mon temps de jeu niveau 1, avec un pic lvl 5/6 "pour tester" que j'ai vite regretté), d'une part parce que les ennemis font très mal et sont très agressifs (ils vous poursuivront quasiment sans cesse), d'autre part car ils ont un stock de pv conséquent qui rend les affrontements poussifs alors que la vt ne s'arrête jamais de tomber. Faut rajouter à ça une certaine raideur type silent hill. Y a pas mal de petites subtilités sympas, les disks, les parasites, les différents types d'étages, les pièges, les leviers, mais à moins de vraiment vouloir s'y pencher, on a pas vraiment le temps de s'y arrêter. Baroque, pour ma part, ça a vraiment été (encore plus au début), une course contre la montre : l'angoisse de voir la vt diminuer inlassablement, dans le hub du jeu, lorsqu'on parle aux pnjs (fort heureusement on découvre peu après qu'on peut la régénérer avant d'entrer dans la nerve tower !) mais surtout dans la tour alors qu'on a en plus 10 ennemis au cul susceptibles de faire beaucoup de dégâts. D'ailleurs, la tour est certes l'occasion de se battre (ou pas mdr) mais également de converser avec d'autres pnjs, ou du moins d'essayer, puisque la plupart du temps vous n'aurez pas même le temps de voir l'intégralité de la tirade du personnage en question, vu que les ennemis vous auront rattrapé en quelques secondes (il m'est souvent arrivé de lire ce que me disait un pnj pour me rendre compte quelques secondes après que je l'avais oublié, tellement on est toujours dans un espèce de rush). Idem pour les transferts d'objets (on peut envoyer des objets dans des cousciousness orbs et les récupérer après une mort/fin) qui sont calamiteux : le temps d'essayer de viser le consciousness orb pour lancer l'item désiré dedans, les streums nous ont déjà sauté à la gueule et notre vt a déjà diminué de quelques points. Bref, on slalome entre les streums en priant pour tomber sur des coeurs (items qui restaurent la vt).
L'histoire est plutôt cool. Les infos arrivent petit à petit, un peu dans tous les sens, mais ça rend bien et c'est complètement cohérent avec la démarche du jeu. Les rares cinématiques ont quelque chose de fascinant, elles apportent des informations capitales avec une mise en scène épurée, paresseuse diront certains, mais moi ça m'a plu ce côté très langoureux, anesthésiant, des cinématiques.
Les dialogues avec les pnjs sont souvent savoureux, allusifs au possible, parfois clairement perturbants...
Niveau musique, c'est vraiment très symaptoche, avec un côté dark techno pas déplaisant du tout, d'autant que les pistes changent non seulement d'étage à étage, mais également au sein d'un même étage. Faudra que j'écoute l'ost saturn en entier par contre, car elle a l'air excellente aussi, avec un côté plus ambient peut-être.
Bref, Baroque c'est... étrange. Mais je conseille fortement, vraiment. D'une part parce que c'est une expérience totalement à part, mais également parce que le jeu est malgré tout plutôt accessible ! On peut jouer en facile (ce que j'ai fait ; cela dit je ne sais pas ce que modifie le choix d'une difficulté particulière). Bref, pour ceux qui seraient effrayés par la réputation d'extrême difficulté du jeu (comme je l'étais depuis des années mdr), foncez, y a un mode facile et ce dernier est loin de détruire l'expérience ; qui plus est, on peut save à chaque étage et recharger sa save à loisir donc je suppose que même le mode normal est loin d'être terrible avec ça en tête (les étages étant générés aléatoirement en plus, à force de reload on finit forcément par tomber sur un étage où on tombe quasiment directement sur un téléporteur et on nique le jeu très facilement comme ça)