Quelques films vus ces dernières semaines (j'essaie de voir un à deux films en salle toutes les semaines, quand je peux) :
Une nuit : polar français dans le milieu de la nuit assez intéressant ; très beau travail sur la photo, et une excellente représentation de "Paris la nuit", qui devient un lieu totalement autre ; la mise en scène fait parfaitement ressentir cette impression d'univers à part, dont on sort au petit matin. Malgré quelques faiblesses (notamment un rebondissement probablement un peu facile), le tout est délicieusement hypnotique, et a le luxe de se payer Richard Bohringer en guest star, ce qui fait toujours plaisir.
The Darkest Hour : pas grand-chose à sauver, là. Le souci est que, avec une ambiance qui se serait très bien prêté à une forme de film détente un peu second degré, le choix de proposer un métrage très sérieux fait s'interroger. Les péripéties, assez convenues, contribuent à une forme d'ennui, même si les effets dramatiques souvent ratés (faire s'éparpiller en poussière scintillante les victimes des méchants extra-terretres n'aide clairement pas à un sentiment de tragédie) peuvent prêter à sourire. Pour compléter le tout, la 3D proposée par le film est au mieux inexistante, au pire indigente.
Hugo Cabret : du grand cinéma, tout simplement. Déjà, une 3D absolument fabuleuse, et pertinente dans la mise en scène, contribuant à véritablement plonger le spectateur dans le coeur de l'action et, en même temps, à rendre un hommage technologique à Méliès, qui est lui-même au coeur du récit. C'est élégant, poétique, excellement bien écrit, diviniment joué, à même de faire passer du rire à l'émotion la plus poignante en quelques instants. Assurément un chef-d'oeuvre de la fin 2011/début 2012.
A Dangerous Method : intéressant, sans nul doute, mais, à mon sens, Cronenberg ne s'est pas assez approprié le sujet, rendant au final un film élégant, plutôt bien écrit, mais très sage. Qu'une des sources d'inspiration du film soit une pièce de théâtre a peut-être un rôle, ici. C'est bien mené, bien réalisé, très bien joué, très intelligent, mais il manque peut-être un petit je-ne-sais-quoi qui ferait la différence.
L'Amour dure trois ans : malgré une seconde moitié de film un peu brouillonne - et peut-être trop décalée -, le tout est extrêmement rafraîchissant, et plutôt bien mené au niveau de la mise en scène. Même s'il reste évident que Beigbeder s'amuse avec ses nouveaux jouets de réalisateur, il sait aussi faire preuve d'une toute aussi intelligence de mise en scène, se reposant beaucoup sur ses interprètes et notamment l'impeccable interprétation de Gaspard Proust (qui joue globalement le rôle qu'il tient sur scène, attendons de voir dans d'autres projets pour juger de sa qualité d'acteur). Amusant et quelquefois porteur d'émotions, une auto-adaptation réussie.