J'ai également vu Love exposure à la suite du post de Zak (mon premier Sono). J'avais eu de bons retours dessus, mais en général il me faut un déclic pour regarder un film d'une telle longueur.
Intense et riche (forcément, en près de quatre heures !)
Il y a effectivement beaucoup à manger dans le film, très rythmé et varié sur les 4h. L'auteur a voulu dire beaucoup de choses dedans, au risque d'être parfois bien confus. Par contre, les très longs films ne sont pas forcément riches, déjà parce que certains utilisent la durée pour étirer énormément les scènes.
l'effet d'un Murakami porté à l'écran
Je n'ai également que lu son premier, Bleu presque transparent. La grosse différence, tout de même, c'est que Murakami décrit un état, très proche de la réalité, alors que le film de Sono, tout en ayant un cadre social, est un peu tout fou, excessif... Il n'y a pas tous ces tons chez Murakami.
Le film adopte le rythme d'une série dont les épisodes passeraient d'affilée et sans générique, avec des ruptures de ton énormes.
Exactement. Au début, je trouvais que cela faisait "roman", avec les nombreux sauts temporels, passages d'une histoire à l'autre, mais ici c'est très déconstruit, plus une succession de situations qu'il ne cherche pas à unifier, au contraire. D'un côté, cela rend le visionnage plus aisé, d'un autre cela nuit à la puissance de l'ensemble.
Le film a en tout cas le mérite de détonner dans le paysage cinématographique actuel.