Kick-Ass: j'aurais du m'en douter quand j'ai vu il y a deux jours que c'était Millar qui était à l'origine du truc, le même Millar qui avait écrit le nauséabond Wanted. On est loin de la morale puante de Wanted mais on garde la fascination très discutable de Millar pour la justice personnelle. Je dois être un vieux con, mais voir une gamine de 11 ans dézinguer des types à la douzaine à coup d'épée dans le coeur ou de mitrailleuses moi ça me gêne. Surtout quand les types en question ne sont pas armés ou tentent de fuir. Ca se veut fun et subversif, j'ai trouvé ça juste con et irresponsable.
Je l'ai vu, et je comprends ce que veut dire Lyas (quoique, pour moi l'aspect violence "c'est cool tant que c'est contre les méchants" est surtout nauséabond dans un film comme The last boy scoot, où l'absence même de la moindre ambiguïté est intolérable).
Le film semble être une nouvelle étape de la représentation cinématographique de la violence, après Peckinpah, Leone et Tarantino, chacun faisant largement référence au précédent tout en oubliant progressivement le message initial de The wild bunch, à savoir un dégoût du romantisme de la violence. Là il semble qu'on ait franchi la limite, mais ce n'est pas un appel aussi clair à la justice personnelle que Dirty Harry ou Death wish. Ce qui pourrait poser le plus problème (et être irresponsable comme le dit Lyas), c'est une fille de 11 ans qui dézingue des gens qu'elle ne connaît pas comme dans un JV (mais j'avoue j'ai hurlé de rire lors du passage "Marathon"! XD) façon gentille écolière. De ce point de vue, je ne peux pas prendre le film sérieusement à partir du moment où son épilogue à elle est aussi "positif", alors que le réalisme est le cadre défini du film, justement pour faire décalage avec les fantasmes de "super héros", et c'est là que ca coince un peu.
Ceci dit, je ne vais pas mentir, les séquences où elle massacre de l'humain sont celles que j'ai préféré, surtout par leur côté "too much" (elles sont très bien réalisées, ce qui n'est pas le cas de tout le film).
Contrairement à ce qu'a dit CK, je ne trouve pas de changements de ton au film (contrairement à The host par exemple), mais un mélange constant de tons.
N'empêche, par moments, je me suis remémoré la séquence finale mythique d' Once upon a time in high school, et rien que pour ca je suis content d'avoir vu le film, nettement plus intéressant qu'un blockbuster standard type M. Bay, rien que par les questions qu'il pose, même maladroitement.