Comme prévu revu Patlabor 1 et 2 en dvd (manga mania, mais bon j'ai fait le plein m'en suis procuré 10 dans la collection^^). Vu en versions françaises (j'avais trop peur d'être largué!). Alors le 1, vraiment je l'ai beaucoup apprécié ça m'a fait plaisir vu qu'apparemment je suis complètement passé à côté à la première vision alors que le scénario est très limpide. Un véritable polar de science-fiction savamment dosé entre humour potache, brillante enquête policière, réflexion et action. Un film qui sans décontenancer le public marque la forte empreinte de Mamoru Oshii. Par contre la qualité de la VF est moyenne, y a pas plus de 3 doubleurs pour tous les personnages ce qui peux porter à confusion si on s'identifie aux voix (célèbres), du doublage de dessin animé typique de y a 20 ans quoi. Même si je passe vite sur le film il mérite toute notre attention.

Patlabor
Bon, le 2 maintenant... sorti 4 ans plus tard (en 1993) le film est en totale opposition avec le premier que ce second opus fait passer pour une simple adaptation de commande. Oshii prend à revers le spectateur avec un film ultra contemplatif, anti-spectaculaire, et (il faut le dire, merde) mega austère. A noter qu'il relègue carrément au rang de faire valoir deux héros juvéniles du premier film (Azuma et Noah) qu'on doit voir moins de 10 minutes ici pour se concentrer sur Shinobu et Gotoh et livrer cette fois-ci un véritable thriller politique (il y a peu d'action dans cette suite). J'ai quand même du me repasser certaines séquences plusieurs fois de suite pour comprendre les dialogues: ça parle vraiment beaucoup, et en dehors de scènes superbes, les décors sont souvent minimalistes avec une profusion de plans fixes qui ont tendance à m'endormir. J'ai assez halluciné pendant un long plan dans une voiture qui parcours l'autoroute la nuit et où la caméra est planquée sur le visage d'un protagoniste qui se prend un effet de lampadaires à intervalles régulier toute les 2 secondes (véridique): c'est trop rapide, ça m'a plus fatigué les yeux qu'autre chose et m'a fait décroché de ce qui est raconté plus occupé que j'étais à me demander pourquoi les intervalles de lampadaires étaient si rapprochés (sérieusement XD). Et quand ça s'agite un peu dans le cadre, et ben ça parle aussi. Donc il est parfois difficile de rester concentré tout du long, il faut vraiment faire un effort pour rester dans le film. Il faut préciser que l'histoire se déroule l'hiver, et que très souvent les couleurs sont donc grisâtres et mornes: quand en plus on se tape un dialogue de 10 minutes dans un bureau gris, ça met mollasson sévère. Bon il faudrait pas non plus penser que j'ai fait une fixation sur ces menus défauts, car oui globalement le film arrache. Il y a quand même une mise en scène qui inspire le respect (très paradoxal après ce que je viens de dire, certes) avec des scènes instantanément cultes (le dialogue de fou furieux entre deux persos qui s'interrogent sur la guerre et la paix avec des images de lever du soleil sur les quartiers industriels de Tokyo), des dessins classieux (l'animation est supérieure au premier film qui était déjà pas honteux) et des compositions marquantes de Kenji Kawaï très bien utilisées. Globalement le film reste très passionnant. Il y a une brillante séquence finale épique avec une atmosphère rare que des spectateurs recherchant à tout prix la catharsis passeront complètement à côté.
J'ai vraiment plus apprécié que la semaine dernière et compris l'essentiel de la trame ce qui est quand même plus agréable que de ne rien comprendre du tout. Mais il y un truc dans le film que j'ai du mal à avaler ou bien comprendre [spoiler]c'est "l'éclatement" du pouvoir et l'état de siège dans les rues, ça arrive trop vite... je n'arrive pas à comprendre la transition[/spoiler].

Patlabor 2
Patlabor 2 est donc un film superbe et enrichissant (par ailleurs il est effectivement conseillé de lire les notes de productions dans le dvd, merci CK ^^) mais auquel je reproche une complexité et une austérité agaçante et je trouve que c'est moins bien équilibré entre action et réflexion que Ghost in The Shell (un véritable actionner a côté, c'est dire) mais c'est aussi plus long: moins d'1h20 pour Gits contre plus d'1h50 ici.
J'ai quand même déjà envie de le revoir une troisième fois ayant le sentiment que je vais comprendre plus de choses.