Je vais procéder rapidement, je ne vais pas refuser à une personne intéressée ce développement.
Prenons un ouvrage à 10 euros (bon, c'est 10,50, ici, mais les calculs seront plus simples :p).
Sur ces 10 euros, environ 55 % vont échoir à la question de la distribution/diffusion (c'est-à-dire ceux qui vendent les livres aux librairies et ceux qui les y livrent). Il reste donc 4,5 euros qui vont à l'éditeur.
Sur ces 4,5 euros, il faut payer les japonais. Les royalties tournent en général à 7/10 %, un peu comme des droits d'auteur. 7/10 % sur... le prix de vente H.T. et pas sur la marge de l'éditeur. Pour prendre un chiffre facile à déduire, disons 70 cents. Il reste 3,8 euros à l'éditeur.
Projetons maintenant des ventes solides : 30 000 exemplaires (je n'ai pas trouvé de chiffres précis, je table sur des chiffres qui sont déjà dans le haut du panier, surtout pour une réédition). Pour un tel chiffre de vente, on aura vraisemblablement un tirage qui tournera dans les 40 000 exemplaires. En comptant des frais d'impression moyens, estimons un volume à 80 cents (je projette pas mal ici, j'ai rarement eu des devis de tirages aussi élevés sous les yeux :p). Il reste donc 3 euros par exemplaire vendu pour l'éditeur.
3 euros x 30 000 = 90 000 euros. Sur cette somme, il y a le traducteur, le graphiste à payer. Les taxes diverses, les salaires des gens qui travaillent chez Glénat. Au final, oui, il y aura des bénéfices, mais pas forcément une somme aussi indécente que le prix de départ pourrait sembler indiquer.
Le milieu du livre est assez complexe et extrêmement particulier, notamment à cause des nombreux intervenants qui rentrent en ligne de compte, à cause des frais qui sont générés par de nombreuses causes externes. Dans une grosse structure, on peut très vite se retrouver à perdre de l'argent, à cause des charges quotidiennes (salaires, locaux, etc.).