Allez, je vous inflige un petit texte que j'ai écrit. J'en ai fait pas mal d'autres mais j'aime beaucoup celui-ci... Sorte de petite fable morale dans un style japon médiéval... Vous me direz 🙂
La voie
«La lumière existe dans l'obscurité ; ne voyez pas avec une vision obscure.»
Mon katana rougeoie du sang de mes ennemis vaincus à la clarté de la lune. Cette beauté écarlate est la seule que comprenne encore mon âme.
J'avais vaincu les 101 démons protecteurs de la porte des enfers, en étais revenu avec le rouleau de la technique secrète de vie et de mort mais y avait laissé mon humanité. Depuis, j'allais de par la voie du meifumado, j'allais parmi les morts, assassin tuant sans distinction la mère de famille et le marchand d'esclaves.
Bien plus tard, je rencontrais un bouddha assis sous un arbre au milieu d'une clairière. Il y méditait, assis en tailleur et les yeux clos. Je lui tranchais la tête; celle-ci roula à mes pieds. Mon rire furieux s'estompa alors, son expression n'avait pas changé, elle était toujours aussi sereine. Je pris conscience de ma défaite. J'avais vécu dans la mort, j'avais été vaincu dans la mort. Se serait-il réincarné mille fois, l'aurais-je décapité mille fois, j'aurais été vaincu mille fois.
J'enterrais mon sabre au pied de l'arbre pour n'y plus jamais toucher et partis méditer sur ma défaite dans la solitude des 5 pics au pieds du mont Fuji.
Aujourd'hui je suis vieux et j'attends que les fantômes de mes victimes viennent me chercher. Aujourd'hui je suis vieux, aujourd'hui je comprends: Il n'y a pas de voie, la voie est de chercher la voie.