Bon du coup, fini P5.
Pas facile d'aborder ce jeu, surtout pour moi qui suis passé à peu près par toutes les émotions en y jouant. La partie la plus contestable reste à mon avis la première, disons les 30/40 premières heures (les 2 premiers Palaces quoi), où on se reprend, petit à petit, une bonne partie des mécaniques qu'on connaissait déjà depuis P3/P4 sans avoir, qui plus est, une grande marge de manœuvre. Et Dieu que c'est lourd. Ce qui aide à faire passer la pilule, cela dit, c'est cette révolution graphique et les prémices du scénario qui sont plutôt pas mal. Passé ce cap, le jeu gagne en puissance et toute la dernière partie est franchement intéressante, y a un vrai engagement
[spoiler] Même si l'histoire d'Akechi aurait mérité un meilleur développement (parce que bon le trip du "unwanted child" est évoquée dans UNE conversation avec le MC avant d'être réutilisé dans la dernière scène d'Akechi), un côté moins star wars moins obvious, j'ai beaucoup aimé la manière dont le jeu renverse entièrement son personnage, angélique, pour nous dresser le portrait d'un adolescent psychopathe totalement incontrôlable. Tous les dialogues avec les prisonniers dans le donjons final sont aussi vraiment pas mal, le délire comme quoi les phantom thieves ont fait revenir les gens qu'ils ont purifiés en cellule dans Mementos apportait un vrai + dans la trame du jeu en relativisant la perfection de leurs actions ; idem, tout le délire final avec Satan contre un simili-Dieu était lourd de sous-entendus et collait à mon avis parfaitement au côté anti-conservateur du jeu[/spoiler]
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Ce qui m'a plu dans P5 également, à quelques exceptions près, c'est sa volonté de justifier son univers et ses affirmations. Le jeu est très détaillé, balance très rarement des informations à la figure sans évoquer leurs soubassements, même des points de gameplay comme la sauvegarde et les save rooms ont un lien explicite avec l'intrigue. Malheureusement, ce désir de clarté se transforme parfois aussi en défaut, quand le jeu nous expose de manière bien trop scolaire les points centraux de son histoire ; je pense par exemple à la scène entre les antagonistes à la fin du 6ème Palace, formellement ridicule. Les cours sont également trop premier degré, annoncent à l'avance certains "rebondissement" à venir, etc...
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Pour accompagner cette histoire, on a ici selon moi le meilleur casting de P3/4/5 réunis : autant dans P3 et P4, j'avais toujours à supporter un ou deux personnages qui m'horripilaient (Akihiko pour P3 et Kanji pour P4), autant ça n'a pas été le cas dans P5, même si bien sûr certains peuvent se montrer relous à leurs heures. Du très bon sur ce plan là. Dommage malgré tout qu'on échappe pas aux clichés shonen de merde à plusieurs moment, notamment dans les scènes en anime à la longue épuisantes (les seins de Ann).
Côté musique, j'étais pas fan de prime abord, notamment des thèmes de combat que je trouvais insipides car trop typiques de Meguro ; avec le temps, j'ai fini par les adorer comme quoi 8D), et le tout le reste est très bon même si je pense avoir préféré P3 as a whole. La zic du donjon 3 m'a traumatisé par contre je crois, c'était vraiment immonde x)
Le gameplay est très bon : en peu de mots c'est la formule de P3/P4 rendue parfaite ou presque. Le principal problème vient du fait que P5, dans la partie sim-dating, perfectionne un système sans jamais vraiment chercher à le révolutionner. C'est le même combat pour l'intrigue et les personnages, quoique la première bénéficie clairement de ses ramifications sociales/politiques etc comparé à P3/4 et de thématiques plus violentes et couillues (même si c'est limite avec P3). Les affrontements non plus n'ont pas beaucoup changé (mais là ça ne m'a pas dérangé outre mesure). Le système est maintenant parfait, les quelques ajouts (baton pass, capacités liées au SL, éléments, attaques à enchaîner (genre wind après burn)) sont excellents. Quant aux donjons, c'est la vraie nouveauté de cet opus ; à part les deux premiers un peu relous, ils étaient plutôt sympas' à parcourir, bien loin des salles de merde de P4, et apportaient un vent de fraicheur que le reste du jeu n'apportait malheureusement que trop rarement.
Un excellent jeu, pas loin de la formule parfaite. J'attends cependant quelque chose de plus révolutionnaire pour la suite, en espérant que le départ d'Hashino y contribue.
9/10