Des morceaux du mail que j'ai envoyé a ma petite famille poru les prévenir de la pourriture de mon début de voyage de retour de vacances (je dis "on" parce que je suis parti avec une amie) (le singani est une boisson alcoolisée préparée a base de raisin muscat)
Vieille journée toute pourrite!!!
D'abord on se lève uber tot (6h30 excusez moi du peu) pour être surs d'être avec assez d'avance a l'aéroport (la dame, toute la gêne de l'overbooking dans les yeux, m'avait dit de me ramener bien tot, genre pour 8h30 alors que l'avion partait a 10h "parce qu'il était bien plein").
Dans le paté on parvient quand même a être a l'aéroport peu après 8h. Confiants, on s'avance et on poireaute dix ans, le temps qu'ils calculent que le Billet Electronique n'est pas une entité semi-divine mais bel et bien une réalité. On parvient enfin a avoir nos boarding pass avec la moitié de mon billet bizarrement absent (alors que celui de Maud était intact). Après explications de la nana, elle m'assure que j'aurai aucun mal a aller de Santa Cruz a Sao Paolo avec mon demi-billet puisqu'elle n'a tronqué que la partie "itinéraire" et pas le coeur du billet. Je confirme dix fois, elle rassure dix fois.
Mouais.
Arrive le moment drôle: l'attente. Parce que sur les écrans, le vol Aerosur et le LAB étaient indiqués comme "en attente d'informations". Pas d'avion a l'horizon, pas d'avion sur la piste. La réflexion contemplative, suggérée par l'échéance toujours reculée des fameuses informations, a pris fin quand ils ont enfin eu l'information: l'avion part a 16h30. Pas question de débourser un aller-retour en taxi, on patiente autour de l'aéroport. L'avion est finalement annoncé a 17h15 (qui ont été finalement 17h30).
On y est presque...
Mais l'avion est rempli de footballeurs.
Des footballeurs a plus savoir qu'en faire.
Qui parlent TRES fort pour dire des âneries et reprendre en choeur d'un rire gras comme un Texan. Je vous laisse imaginer une heure de ce traitement; Mo et moi planifions de lancer un mouvement terroriste pro-hooligan.
Mo et moi filons hors de l'avion arrivés a Santa Cruz et nous ruons sur les ceintures de bagages. Ils sont arrivés, c'est pas le problème.
Mais ma valise suintait. Elle suintait une bonne odeur de raisin. Elle suintait le singani d'une bouteille qui s'est ruinée dans ma valise, que j'ai retirée dès mon arrivée a l'hotel en constatant le désastre au niveau des affaires que j'amène: tout est mouillé. Strictement tout.
C'est pas extremement gênant pour les fringues, qui étaient de toute manière bonnes pour le panier de linge sale. C'est en revanche déjà plus ennuyeux pour quelques souvenirs, comme des sacs que j'avais pris dans ma valise et que Mo avait achetés pour des copines a elle.
Le bail de mon appartement aussi a pris la sauce.
En parlant de sauce, la cerise sur le gateau est quand même le bocal d'aubergines que m'a laissé Mauricio pour vous le ramener et qui a eu la délicatesse de ne pas se briser mais s'ouvrir. Doucement, le couvercle s'est dévissé, proprement. Enfin, si l'ouverture a été propre on peut pas en dire autant de mon gilet polaire (le gris) qui arbore une belle tache auburn. Et l'ensemble des affaires en superficie dans la valise a, en plus de l'odeur d'alcool, une texture un brin huileuse qui reste plus sur les doigts qu'elle ne se sent vraiment au toucher des objets incriminés.
Bref pour le moment c'est la catastrophe, reste plus que demain on reconnaisse pas mon billet électronique, que je soie vaguement coincé a Santa Cruz, ou que mes affaires partent n'importe où (tu m'diras, ca peut être une expérience intéressante que de voir des indonésiens ouvrir ma valise au pied de biche et découvrir le singani en essorant mon écharpe), que des aliens détournent le taxi qui nous emmène a l'aéroport pour l'envoyer s'écraser dans le lac de Cazaux (échouer si près du but me ferait mal), que mon passeport me fasse vivre ma première expérience de combustion spontanée, ou n'importe quelle combinaison des précédemment cités.
Par contre il me reste encore l'autre grande bouteille et la petite. C'est déjà ca de gagné (si elles explosent pas avant Toulouse).
J'vous fais des bisous, on est crevés, on va rentrer a l'hotel, pioncer et espérer que demain soit RELLEMENT un autre jour.
shizu, 3615 mavie dans un cybercafé Cruceño